Le Logis de la Brenauderie

De Witno
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A la Brenauderie, deux maisons de caractère, distantes d'environ trois cents mètres, sont liées par leur histoire , ce sont les maisons Forney et Bernard.

M.et Mme Bernard ont découvert sur la frise du soubassement de leur maison, située de part et d'autre de la porte d'entrée les inscriptions «Esther Bouhier 1896» et « Auguste Barreau 1925». Les dates correspondent à deux périodes de restauration, mais qui sont Esther et Auguste ?

C'est au n°10, actuelle maison Forney, que commence l'histoire d'Esther. La famille Bouhier, propriétaire, s'est installée vers 1856. Emmanuel Bouhier épouse, en 1859, Esther Cacaud. Ici sont nés : Georges en 1867, qui épousera Joséphine Marais de Saint-Denis-la-Chevasse (parents de Marcel Bouhier, maire de Saint-Hilaire- le-Vouhis de 1945 à 1965), Emmanuel en 1871 et Esther en 1877. D'après M.et Mme Forney, cette maison comprend deux maisons accolées. L'une, plus ancienne, à l'arrière, daterait de 1836 environ. Ses ouvertures sont entourées de briques, et le toit bordé d'une génoise double. L'autre, construite en façade, date de 1850. Elle présente des ouvertures, des arêtes et une corniche en pierre de taille.

La maison est imposante, de plan sensiblement carré. Le toit à quatre versants est recouvert de tuiles et orné d'éléments décoratifs en terre cuite reliant deux épis de faîtage. Une tête de sanglier sculptée est placée au-dessus de la porte d'entrée. Mme Pelon venue un jour en visite a rappelé que la maison de ses grands-parents était autrefois un relais de chasse.

Et l'histoire d'Esther continue au n°56 la Brenauderie, actuelle maison Bernard.

En 1894, Esther a 17 ans, elle épouse Eugène Robert né en 1866. Ils vivent dans cette maison avec les parents François et Fanny Robert, propriétaires. A cette époque, c'est une maison basse entourée d'une cour et de dépendances. Elle fut, selon M. Rousselle, un relais pour chevaux dépendant du château de la Grève.

En 1896, Eugène et Esther font rénover, agrandir et embellir leur maison lui donnant l'aspect d'un petit château. Elle est rehaussée d'un étage et d'un toit pentu recouvert d'ardoises. Six lucarnes dont les frontons ornés de feuillages et des lettres R et E entrelacées, viennent éclairer les combles. D'élégantes cheminées où alternent brique et pierre blanche s'élancent du toit.

Le couple a eu un enfant, décédé à 13 ans de maladie, en 1912. Eugène s'éteint en 1920 .

En 1921, en secondes noces, Esther épouse Augustin Barreau de la Fortière des Essarts, marchand de bestiaux. Pour son commerce, il effectue de nombreux déplacements, notamment à Paris. C'est ainsi que, peu à peu, il s'imprègne du style Art Déco.

En 1925, il fait agrémenter la façade de leur maison : sculptures aux linteaux de portes et fenêtres, parements de briques et pierres de tufeau sur la partie centrale de la façade. Il fait rapporter une frise Art Déco sur toute la longueur aux motifs géométriques de couleur bordeaux, entrecoupée de médaillons peints représentant une tête d'animal, puis des végétaux et des oiseaux sculptés...

Auguste Barreau décède en 1942.

En 1943, Esther se remarie en troisièmes noces avec Calixte Marais, originaire de Saint-Denis-la- Chevasse, d'une famille de tanneurs. C'est le frère de sa belle-soeur Joséphine. Il est veuf et élève deux filles.

Esther décède en 1946.

L'héritière, Mme Chouin, fille aînée de M.Marais, vend la maison en 1947 à Arsène et Augustine Bernard, marchands de volaille, qui la transmettront par héritage à leur fils Gérard.

Le neveu d'Esther, Marcel Bouhier, héritera de la ferme de la Métairie du Bois.

Sur le site : PHOTOGUSTE.COM, on peut voir des photos du relais de la Brenauderie , d'Esther et la famille Robert et des domestiques (AI008,J001, AA009, W004)