La Gerbaudière
La Gerbaudière
La propriété Rochereau est située dans le village de la Gerbaudière, au sud de la commune de Saint-Martin-des-Noyers, dans un paysage quelque peu accidenté. On y accède par la route départementale 31 conduisant de La Chaize le Vicomte vers Saint-Hilaire-le-Vouhis.
La grille d 'entrée ouvre sur une allée bordée de sapins et de lauriers, et mène à la maison de maître. Autour de la cour carrée gravillonnée, on peut voir de nombreuses dépendances : du côté droit, deux petits gîtes, une grange, ce qui fut autrefois une écurie, et derrière le logement du domestique et un pressoir; du côté gauche, un grand gîte prolongé d 'une salle, un préau et au fond une pièce réservée au piqueux. On dit aussi qu'il y avait une parcelle de vigne à l'emplacement du parc boisé et un chenil à la place des deux petits gîtes. Les propriétaires avaient une meute entraînée pour la chasse à courre qu'ils pratiquaient dans la forêt du Détroit.
La maison à un étage comporte un toit à quatre versants recouvert de tuiles. La façade présente des ouvertures entourées de granit. Une porte double vitrée et ornée de fer forgé est surmontée d'une imposte. Le visiteur se souvient de la façade se parant de vigne vierge en été. C'était la maison de Jean-Venant Gilbert (1811-1877), propriétaire expert, et de Victoire, Marie Denis (1815-1891), son épouse. Il fut maire de la commune de 1858 à 1877.
Leur fille unique, Victoire, Euphrosine, Dauphine Gilbert, née en 1838 à la Gerbaudière, épouse en 1880 Ferdinand Rochereau, né en 1832 à Saint-Philbert-du-Pont-Charrault. Ils auront un fils, Victor, né en 1881.
Après le décès des parents Gilbert, la famille Rochereau quitte la Gerbaudière en 1891 pour s'installer à Chantonnay au 7, rue de Paris (route de Pouzauges), se rapprochant ainsi des fours à chaux que Ferdinand possède et exploite au Pont Corne.
En 1907, Victor épouse Alice Hervineau de Fontenay-le-Comte. Leurs trois garçons naîtront à Chantonnay : Henri en 1908, Pierre en 1910 et Jean en 1912. L'activité des fours, très rentable, constitue l'essentiel de l'emploi à caractère industriel. De ce fait, de chaufournier patron, Victor devient industriel. En 1925, il vendra les fours à M. Danieau (fours aujourd'hui détruits).
Pendant une longue période, en l'absence des propriétaires à la Gerbaudière, H. Gautier occupe les lieux de 1891 à 1826 en tant qu'ouvrier agricole et domestique, donc chargé de l'entretien et de l'exploitation de la borderie, puis par M. Bertin en 1936.
Elu député de 1914 à 1939, Victor partage son temps entre Paris et la Gerbaudière. En 1928, il fait construire le grand gîte et la salle attenante pour y recevoir ses amis parisiens. Il sera conseiller municipal de 1945 à 1947. Il décède en 1962.
C'est Jean, son troisième fils qui, de retour de Tunisie où il a épousé Jacqueline Musset au consulat de France à Tunis en 1939, s'installe dans la maison familiale en 1962. Il plante un verger de pêchers et son épouse accueille les touristes dans les trois gîtes dont ils disposent. M. Rochereau s'éteint en 2008 et Madame en 2014. Puis la propriété est vendue à deux acquéreurs successifs.
Au fil de nos recherches, nous constatons que la famille Rochereau s'est fortement impliquée dans le commerce des matériaux. Ferdinand et Victor exploitaient des fours à chaux. On y faisait cuire la pierre calcaire pour obtenir la chaux vive, un amendement servant à modifier l'acidité des terres agricoles. Ils employaient des ouvriers carriers pour l'extraction de la pierres puis des chaufourniers pour le fonctionnement des fours. De cette activité, on pouvait tirer des profits importants.
Henri, l'aîné des fils de Victor, avant d'être ministre de l'agriculture, est exportateur à la Fédération des négociants en matériaux de construction.
Pierre, son second fils, a été gérant d'une société de matériaux à la Roche-sur-Yon. La société Rochereau et Potier sera vendue à la société Donchéry-Guérin, qui à son tour sera acquise par Vendée-Matériaux le 1er mai 1962.
La famille Rochereau était aussi propriétaire d'une carrière à la Gerbaudière. Elle fut exploitée par M. Chopot de Mouchamps, puis par la carrière de la Meilleraie-Tillay et la carrière de Pont Charron à Chantonnay. Elle fonctionna de 1936 à 1966. La pierre extraite était constituée de gneiss. Elle servait à l'empierrement des chemins et des routes ou à la construction, une fois concassée en gravier et sable.
Témoignage de M. et Mme Roger Nicou