L’histoire de Saint Martin est à » découvrir sur les vitraux de l’église.
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Le trait vert courbé, remontant à gauche du Château de la Grève et terminé par la feuille verte du noyer symbolise la ruralité et le dynamisme économique
=La Préhistoire à Saint Martin des Noyers=
L'idée de cette étude nous a été suggérée par une photo représentant des élèves montrant deux haches préhistoriques à leurs camarades, mais aussi par la découverte d'autres exemplaires par des promeneurs ou par des agriculteurs à la suite de labours. Notre rencontre avec Christian Dugast qui a découvert et étudié de nombreux sites préhistoriques sur les communes du canton des Essarts depuis 1987, nous a confortés dans l’intention de faire connaître ce patrimoine.
La Préhistoire est une science toute neuve car elle date du début du XIXème siècle, en particulier pour la France suite aux travaux de Jacques Boucher de Perthes (1788-1868). Elle consiste en l'étude de l'humanité et de son environnement avant l'invention de l'écriture. Par définition, elle précède l’histoire qui s’appuie sur des documents écrits. Les archéologues préhistoriens ne disposent que des vestiges extraits des fouilles comme témoins du passé. La conduite des fouilles, au départ très contestable, s’est améliorée au fil du temps grâce à l’avancée des techniques de fouille et de l’importance des moyens mis en œuvre. Les préhistoriens, entourés de géologues, d’anthropologues, palynologues, ethnologues etc. ont à leur disposition diverses techniques pour dater les vestiges (carbone 14, étude des pollens, dendrochronologie etc.) auxquelles est venue s’ajouter récemment l’étude génétique des restes humains.
La Préhistoire comprend plusieurs périodes déterminées en fonction des outils retrouvés :
- le Paléolithique, ou âge de la pierre taillée, s’étend de l’aube de l’humanité, 3 millions d’années à 10.000 ans av. J-C. Les premiers outils, choppers et bifaces sont des objets à tout faire. Ils servent à trancher, couper, creuser etc. A partir de – 60.000 ans, des racloirs, grattoirs, perçoirs, burins et diverses pointes sont venus compléter la panoplie. A notre connaissance, pour le moment, il n’a pas été trouvé de vestiges de cette époque à St Martin.
- le Mésolithique (10 000 à 5000 ans av. JC), est une période de transition où le climat se réchauffe, devenant comparable à celui d'aujourd'hui. Peu à peu, la toundra va faire place à un couvert forestier comparable au nôtre. Dans ce nouveau milieu, l’homme, au lieu d’épieu, va se servir de l’arc et la flèche et ce sont les pointes de ces flèches et les barbelures que l’on va retrouver sur les nombreux sites repérés dans le secteur. Quelques éclats et lamelles ramassés entre la Couaire et le Moulin des Bois peuvent dater de cette période, sans certitude car parmi ces silex, il n’a pas été identifié d’armature pour le moment. Mais il n’est pas douteux qu’en cherchant bien, on en trouve à St Martin, avis aux futurs prospecteurs ! Bruno Cossard a trouvé à la Garnerie une lame en quartzite de Montbert, malheureusement brisée, qui évoque la partie proximale d’une pointe azilienne, ce qui ferait remonter cet objet à 9.000 av JC.
- le Néolithique (5.000 à 2 500 ans av. J-C), autrement appelé « l’âge de la pierre polie » est présent à St Martin. L'agriculture et l'élevage, nés en Proche-Orient, ont gagné l’ouest de l’Europe vers 5.000 av JC. L'homme devenu agriculteur et éleveur se sédentarise, il défriche à l’aide de haches polies que l’on va découvrir dans les champs, suite aux labours.
- enfin, les différents âges des métaux : âge du cuivre et du bronze (Chalcolithique) puis du fer (Hallstatt d’abord, suivi de la Tène, cette dernière étant la période gauloise). Une hache marteau en éclogite (en cours de publication par Christian Dugast et Bruno Cossard) datant de la fin du Néolithique ou bien du Chalcolithique a été trouvée en creusant un étang dans les bas de la Couaire par Auguste Ruleau, en même temps qu’un cul d’amphore attribuable à la fin de la Tène (elle a été déposée à l’Historial).
L’essentiel des découvertes préhistoriques sur notre commune concerne les haches polies. Elles sont obtenues à partir de roches diverses dont les plus communes sont les différents silex et les roches plutoniques (car très denses), en particulier la dolérite, Pour cette dernière, il s’agit d’une roche bretonne qui a été extraite dans des carrières situées à Plussulien, dans les Côtes-d’Armor puis débitée et dégrossie à l’unité dans des ateliers qui ont fonctionné pendant plus de deux millénaires de 4200 à 2000 av JC. Exportées dans un large périmètre, elles ont ensuite été polies grâce à des polissoirs dont un a été découvert à St Martin des Noyers conservé au musée de Fontenay-le-Comte. Ces outils comportent une extrémité aplatie et tranchante, l'autre extrémité, le talon, étant aménagée en pointe dans le but de l'emboîter dans une gaine, souvent un bois de cerf perforé pour l’adapter à un manche en bois.
La découverte d'une vingtaine de ces haches polies atteste la présence de l'homme préhistorique sur notre territoire. Citons les villages où elles ont été trouvées (photo de qq exemplaires) :
Trois à la Garnerie, deux au Petit Moulinet, deux au Logis du Bois, une au Petit Bourbon, deux au Four, deux à la Couaire, deux au Bois Boudaud, une à la Boivinière, quatre au Sablon dont un percuteur (ayant une fonction de débitage), deux à la Prée, une à la Guibretière, puis en limite de la commune avec St Hilaire-le-Vouhis, deux aux Gâts (dont une énorme et incurvée, faisant fonction d'herminette pour travailler la terre ou le bois), une au Bignon.
La hache polie est l'outil de l'homme défricheur du néolithique (environ 5.000 à 2.500 ans avant J.C), période où notre contrée était largement couverte de forêts et broussailles.
Bien des siècles plus tard, leur réelle fonction étant tombée dans l’oubli, on attribua à ces pierres un pouvoir surnaturel et alors on en brisa un certain nombre sur les socs de charrue ou au marteau. C’est ce qui faillit arriver à une très belle hache à bouton trouvée au Puy-Bernaud. Les découvreurs s’apprêtaient à la briser en la martelant quand heureusement Michel Bregeon, passant par-là, les en dissuada.
Parfois on les assimila à des pierres tombées du ciel ayant ainsi des vertus protectrices. Ainsi furent-elles insérées dans les murs des étables ou des granges ou accrochées au-dessus de la porte d'entrée des habitations pour les protéger. Ce fut le cas à la Guibretière où a été fixée pendant un temps une hache à bouton montée sur un fer à cheval.
Un article de journal de 1930 rapporte que Marcel Baudouin (1860-1941), préhistorien de Vendée, a été chargé de procéder à l'inventaire préhistorique des villes de Vendée. Pour St Martin, il fait mention d'un polissoir à la Blaire, conservé au musée de Fontenay-le-Comte, d'une hache gravée très rare (origine et devenir ?), de deux hypothétiques menhirs à la Garnerie dont on n' a pas retrouvé de traces tout comme une partie de menhir au Gros Caillou, qui aurait servi de repère ?
Les mégalithes, menhirs et dolmens, apparaissent au Néolithique moyen. Ils attestent l'existence de sociétés organisées. Les dolmens correspondent à des sépultures, les menhirs, plutôt à des rites encore méconnus, selon certains à un culte solaire.
Les éléments qui suivent ne concernent pas St Martin, mais, surprenants, ils montrent des intérêts opposés et rappellent la nécessité de protéger les traces de la Préhistoire.
Voici deux anecdotes qui se sont passées en Vendée .
Marcel Baudouin, cité plus haut, est né à Croix-de-Vie. Il fut médecin, préhistorien et homme politique. Il découvre en 1906, un menhir couché à St Hilaire-de-Riez qu'il souhaite faire classer, en vain... Déçu, il le rachète pour le sauver de la destruction. Puis il le fait redresser en 1920, près du caveau familial dans le cimetière de Croix-de-Vie, où il est toujours.
Il nous arrive parfois de remarquer un énorme rouleau de pierre sur la pelouse d'une ferme. Succédant au fléau, il servait au XIXème siècle, à battre les céréales avant l'arrivée des batteuses et de la vapeur. On extrayait des rouleaux de taille très importante dans le bocage en raison du gisement de granit, mais on pouvait aussi utiliser des blocs isolés. C'est ainsi qu'à la Gaubretière, vers 1860, un carrier jugea que le beau menhir de la Pierre-Levée, à l'entrée du bourg, ferait bien son affaire. Il obtint de le renverser et en tira trois magnifiques rouleaux. Triste inconscience qui détruisit en quelques heures un monument préhistorique.
(V. Rousseau , Racine - janvier 2002).
Sources : Christian Dugast, témoins locaux, articles de presse.
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