Le Château de la Grève : Différence entre versions
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Situé à quelques kilomètres de la commune de Saint-Martin-des-Noyers, au lieudit la Grève, le château a été édifié au centre d’un triangle où siègent de puissantes forteresses (Les Essarts, la Chaize le Vicomte et Bournezeau). Le château sert alors de relais entre ces points forts. De nombreux vestiges témoignent encore aujourd’hui de cette position : des tours de défense avec bretèches et archères canonnières ou des fenêtres à coussièges.
La Grève est l’une des vingt baronnies qui relèvent, à foi et hommage, du Duché de Thouars où elle a droit de haute justice. Elle est mentionnée dès le XIIè siècle, époque à laquelle, Agnès, Dame de la Rocheservière et de la Grève, épouse Sébrand Ier Chabot. La Grève passe ainsi, et pour plus de trois cents ans, dans les mains de cette famille. En 1446, la Grève, par mariage, devient propriété de la famille de Chastillon. Le château est consolidé et fortifié. Pendant les guerres de religion, il passe sans cesse, des mains des catholiques, à celles des protestants. Gilles de Chastillon le vend le 11 août 1599, à messire Pierre Durcot, conseiller ordinaire de la Chambre du Roi, seigneur de la Roussière, de Saint-Denis-la-Chevasse, de la Chaulme et de Saint-Aubin, seigneur protestant proche d’Henri IV, qui le réaménage : c’est alors l’apogée de son histoire.
Ce Durcot, dont le père et les frères étaient d'excellents catholiques, se jeta avec ardeur dans les rangs des Réformés. Il fut blessé au combat de Mareuil (février 1622), dans lequel M. des Roches-Baritaud et M. de l'Échasserie infligèrent un sanglant échec aux troupes de Soubise, commandées par M. de la Cressonnière. Le 15 octobre 1626, le baron de la Grève fit enterrer de vive force, dans l'église de Saint-Denis-la-Chevasse, le corps de son beau-frère, protestant comme lui, Jacques Bertrand, seigneur de Saint-Fulgent. Sur la plainte qui en fut faite, l'exhumation fut ordonnée par arrêt du Parlement et confiée à Jean Brunet, lieutenant civil et criminel, à Fontenay-le-Comte.
Aux XVIIè et XVIIIè siècles, le château perd son rôle militaire puis celui de résidence seigneuriale. En 1802, il est racheté par les Batiot, propriétaires terriens, pour se transformer progressivement en centre agricole ; ce qu’il reste jusqu’au milieu du XXè siècle.
Vieillissant et se détériorant peu à peu, dans les années 70, il devient urgent de prendre des mesures de sauvegarde. Les propriétaires actuels, descendants de la famille Batiot, exécutent des travaux de réfection des toitures : une digue est érigée pour restaurer l’étang tel qu’il était décrit sur les documents, aux XVIIè et XVIIIè siècles. En 1984, le château est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. En 1997, il est ouvert aux premières visites grâce à la création de l’association des Amis du château de la Grève. En 2000, le château reçoit le Prix des Vieilles Maisons Françaises, en récompense des efforts de sauvegarde entrepris, ce qui permet de continuer les travaux de restauration.