'''Témoignage de Célestin Martineau'''. J’ai été mobilisé le 8 Juin 1940 et affecté au 402ème DCA à Bordeaux. A ce moment- là les allemands envahissaient la France et se dirigeaient vers la frontière espagnole en longeant la côte Atlantique afin d’occuper l’ouest de la France. Nous étions cantonnés dans un château près de Bordeaux, nous couchions dans les stalles à chevaux et ceci pendant 15 jours. Lorsque les allemands se sont rapprochés, nous avons eu l’ordre de nous retirer dans le Lot, département en zone libre lors de l’armistice. Nous avons passé l’hiver dans ce département et formé les chantiers de jeunesse. Nous avions notre uniforme militaire, notre activité consistait à encadrer des jeunes pour une formation militaire (exercices, marche au pas, corvée de bois pour se chauffer etc…). Nous avons été libérés en mars 1941. Ceux qui avaient des parents en ferme étaient renvoyés dans leur foyer, les autres en Allemagne (STO). J’ai été démobilisé, puis je suis parti travailler dans la ferme de mes parents au Bois Boudaud de St Martin des Noyers et ensuite je me suis marié en 1947.
=== L'Occupation Allemande===
'''Témoignage de Fernande L’Hermite née Fruchard''' qui habitait le village des Touches : occupation et solidarité. Juin 1940. Une colonne allemande de plusieurs véhicules est arrivée aux Touches par la route de La Chaize-le-Vicomte, a pris la direction de La Merlatière et s’est établie dans un chemin à la sortie du village pour une durée de 6 mois environ.
Lors de leur départ, ils laissèrent derrière eux une vieille moto, une voiture et un tas de boites de conserve vides. Ils s’emparèrent d’une génisse en partant (fait relaté par Roger Sorin). Par la suite, Eugène Roulet a pris les roues de la moto pour en faire une remorque. Notre institutrice avait caché sa voiture dans notre gerberiebergerie.
En 1942, les parisiens souffraient de la faim. Avec notre mère qui avait le sens de la solidarité, nous sommes allés à la mairie demander s’il y avait des personnes nécessitant une aide. La mairie nous a donné l’adresse d’une famille de Montrouge (famille Yonker avec 4 enfants). Après avoir reçu leur premier colis, ils nous ont remerciés par courrier et nous ont demandés de faire suivre d’autres colis moyennant paiement. Un colis était souvent composé de farine dans laquelle nous mettions des œufs pour qu’ils ne se cassent pas, des haricots secs (mojettes) et du beurre ; en retour nous recevions des livres d’enfants et des jouets. L’adresse du colis était recto-verso et servait pour plusieurs expéditions. Par la suite, cette famille est venue en vacances en Vendée pendant 9 années. Nous allions les chercher avec la cariole à cheval, les 4 enfants (2 garçons et 2 filles) avec leur mère à la gare de La Chaize le Vicomte. Nous les logions à La Roberterie, dans une pièce qui ne comportait ni électricité ni eau courante (c’était presque un choc de culture).
Pour aller à la Peinerie il n’y avait pas de route, au bout du chemin une caisse à pain était donc installée pour que le boulanger ravitaille les habitants. Lors de ses tournées, il laissait le nombre de pains commandés par les fermiers ; ceux-ci se sont aperçus qu’il en manquait souvent un sur la quantité commandée. Nous en avons pensé que cet homme vivait de chapardages et de gibier pris dans ses collets.
A cette époque nous en avons déduit que ce monsieur ne voulant pas faire la guerre, avait probablement déserté.
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