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Rue du Petit Bourbon

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N° 144
Sur le site PHOTOGUSTE.COM, la photo D008 est prise à l'arrière de la maison de Jean et Marie Bonnière, restée dans son aspect d'origine. Au mariage de Samuel Jousseaume et de Marie-Louise Gautreau en 1919, Marie Roger est assise à côté de son fils Samuel ; puis au 3ème rang, à gauche, se tient Jean Bonnière.
 
 
===N° 144===
 
Prenons la direction du Petit Bourbon où l'on reconnaît la maison d'Eugène Gilbert à son toit d'ardoises. C'était, autrefois, la première maison du village, alors nommé « Le Petit Pontereau ». Toutes les habitations étaient situées à droite de la route, tandis qu'en face, il n'y avait que des prés et des jardins humides et parfois inondables.
 
Une plaque, au-dessus de la fenêtre de la rue, indique la date de construction de la maison : 1896. Elle est de taille modeste mais présente une innovation afin de l'adapter à la configuration du terrain : un garage en sous-sol. Elle comprend : un soubassement en pierres de granit jointées de ciment, des chaînes d'angle et des encadrements d'ouvertures en pierres de taille, une corniche supportée par des modillons, des linteaux ornés d'une clef saillante, un toit en croupe (à trois pans) surmonté d'une cheminée de briques, deux lucarnes différentes, dont un oculus, éclairant la mansarde. Côté jardin, une construction basse, plus récente, est accolée à la maison.
 
Eugène Gilbert est né en 1856 à l'Ouillette, dans une famille de maçons. Il est l'aîné de sept enfants. En 1880, il se marie avec Clémentine Cousseau de Mouchamps, sage-femme. Deux enfants naîtront de cette union : Eugène, né au bourg de Saint Martin en 1882, sera maçon et restera célibataire ; Clément, né aux Moineries en 1887, sera menuisier. Il épouse Armandine Argaillot de Saint Vincent-Sterlanges en 1910. Domicilié dans cette commune, il entre à la cimenterie où il obtient le statut de contremaître cimentier et y travaillera jusqu'en 1936 (fermeture en 1937).
 
Clément est le père d'Armandine née en 1911, mariée à Henri Rondeau, parents de Mme Poiraud, et propriétaires du garage de la poste à Saint Martin, et de Clément fils né en 1917, qui reprend le garage après le décès de son beau-frère à la guerre.
 
Depuis le début de notre étude sur les maisons de caractère, une question revient souvent : quel architecte est à l'origine de ces belles demeures ? Les archives ne faisant mention que de «maçon», nous avons eu plus de chance avec la fiche militaire d'Eugène Gilbert fils, où nous lisons : commis architecte. Enfin, l'annonce confirmant la construction du château de la Fauconnière par Eugène Gilbert et son fils du Petit Pontereau nous éclaire.
 
D'autre part, la date, les techniques, les matériaux et certains ornements de la maison d'Eugène, laissent penser qu'elle a servi de prototype. Sans vouloir conclure de manière trop hâtive, il se pourrait que les demeures de caractère construites ou rénovées de 1896 à 1925, soient l'oeuvre des maçons architectes Eugène Gilbert père et fils.
Tandis que de nombreuses questions restent en suspens, concernant :
- l'origine et l'acheminement des matériaux, le lien avec la cimenterie,
- le nombre d'ouvriers, le travail en équipes, peut-être avec la fratrie Gilbert,
- l'apprentissage de la taille de pierre, des techniques de construction et d'ornementation,
- la connaissance et l'initiation à l'Art Nouveau (1900-1910), à l'Art Déco (1920-1940),
- l'éventualité d'un autre architecte...
 
Entre 1914 et 1918, Eugène est soldat et contracte une maladie des yeux invalidante. Nous ne savons pas si, à son retour, l'activité de l'entreprise en fut impactée, mais elle s'arrête peu après 1926. Son père décède en 1934, sa mère en 1941 et son frère en 1942 . Désormais seul, il lui reste ses deux neveux habitant à proximité. Il s'éteint en 1954.
 
Enfin, l'apothéose ! Après avoir partagé nos recherches avec Mme Poiraud, celle-ci nous apprend que son arrière-grand-père était tailleur de pierre, il ne faisait que cela, et que son grand-oncle était architecte. Il avait fait des études et beaucoup voyagé. C'était un passionné. Lors de la sortie à la mer aux Sables d'Olonnes, une fois par an et avec le panier, les uns prenaient plaisir à regarder la mer ou à se baigner, mais lui, sillonnait les rues et contemplait les villas bourgeoises.
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