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Les Conflits Nationaux à Saint Martin des Noyers

27 402 octets ajoutés, 23 janvier
Guerre 1939-1945
 
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[http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultconflit.php?conflitplus=1870-1871 ]
==Guerre 1914-1918==
• En 1914, la qualité de Mort pour la France est attribuée aux civils et aux soldats victimes de la Première Guerre mondiale tout au long du conflit. Seules les personnes qui étaient décédées entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919, morts sur le champ de bataille ou à cause de dommages directement imputables au conflit, étaient susceptibles de recevoir cette qualité.
''Soulignés : les noms des soldats inscrits sur le Livre d'Or des Morts pour la France - soulignés''
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|| <u>Arnaud</u> Alfred Marie Joseph
 
Sur 100 soldats inscrits sur le monument aux morts, 2 n’ont pas été identifiés, 7 sont inscrits indument au regard de la loi.
 
 
==Guerre 1939-1945==
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|| * Bret Lucien
|| * Né le 19 aout 1917 à St Hilaire de Riez. Décédé le 10 juin 1940 région de Chilly (Somme)
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|| * Baudry née Chagnolleau Eglantine Alphonsine Augustine
|| * Née le 1<sup>er</sup> mars 1891 à Saint-Martin-des-Noyers (Vendée), 52 ans, mariée à Pierre Joseph Alexis BAUDRY, ménagère, domiciliée à Nantes – 1 rue du Puits-d’Argent, décédée le 16 septembre 1943, 6 rue de l’Arche-Sèche. Morte pour la France. Bombardement de Nantes
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|| * Briaud André
|| * Né le 17 février 1912 à St Martin des Noyers. Décédé le 21 janvier 1945 à Art de Welau (Prusse Orientale)
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|| * Chetaneau André
|| * Né le 21 octobre 1908 à La Ferrière. Décédé le 12 juin 1940 à Chartres
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|| * Gauducheau Edmond Joseph Eugène Victor
|| * Né le 12 mai 1916 à St Martin des Noyers. Décédé le 31 mai 1940. Naufrage
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|| * Gendronneau Clovis Richard
|| * Né le 20 novembre 1908 à St Martin des Noyers. Décédé le 22 juin 1945 à Fontainebleau (Seine et Marne)
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|| * Godet Marcel-Henriette
|| * Née le 3 avril 1901 à Saint Martin des Noyers. Religieuse. Domiciliée à Saint-Omer, 15 Place du Marché aux bestiaux. Décédée le 13 mai 1943 à Saint-Omer (Pas de Calais) au cours d’un bombardement aérien effectué par les américains.(source Mémoires de Pierre)
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|| * Jauffrit Pierre
|| * recherches en cours
|- style="border:0.5pt solid #000000;padding-top:0cm;padding-bottom:0cm;padding-left:0.191cm;padding-right:0.191cm;"
|| * Jousseaume Clovis
|| * Né le 26 décembre 1921. Disparu le 23 février 1945 à bord de La Combattante
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|| * Michenaud Jacques … Jean
|| * Né le 14 juin 1917 à La Bruffière. Décédé le 11 juillet 1944 à Casa Pino (Italie)
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|| * Réveillère Joseph
|| * Décédé le 19 avril 1942 à Bagneux (Hauts de Seine) tombe individuelle 13 carré 40, rang 20
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|| * Rondeau Henri
|| * Né le 11 novembre 1911 à Les Herbiers. Décédé le 19 mars 1945 à Rosenberg (Allemagne)
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|| * Valloteau Rémy Gustave
|| * Né à Bournezeau. Mort pour la France à Wittstock/Dosse (Allemagne)
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===Histoire d'un combattant - Clovis Jousseaume (1921 – 1945)===
Engagé dans les Forces Navales Françaises Libres (F.N.F.L.), en 1941, il rejoint la zone libre et s’engage dans la marine nationale à Toulon. En mai 1943, lors d’une escale de son bateau à New York, il déserte et prend contact avec l’antenne locale des F.N.F.L. Dirigé sur l’Angleterre, il embarque le 7 juillet sur le destroyer « LA COMBATTANTE » dont la mission est d’escorter les convois alliés en Manche et Mer du Nord et de patrouiller à la recherche des navires et sous-marins ennemis.
 Au cours de très nombreux engagements, « LA COMBATTANTE » a envoyé par le fonds 6 bâtiments allemands de diverses catégories : vedettes lance-torpilles, transports de munitions, chalutiers armés ; d’autres furent laissés en flamme.C’est au cours de l’un de ces combats que périt le fils de l’Amiral Doenitz, commandant suprême de la flotte allemande. 
Le 6 juin 1944, « LA COMBATTANTE » était en première ligne devant Courseulles-sur-Mer, détruisant plusieurs batteries ennemies. Le 14 juin le Général de Gaulle monte à bord de « LA COMBATTANTE » et débarque sur la plage de Courseulles ; de là il se rend à Bayeux, première ville de France libérée. L’unité reprend ensuite sa mission de patrouilleur.
 
Dans la nuit du 23 au 24 février 1945, « LA COMBATTANTE » est victime d’une mine flottante en Mer du Nord et sa partie arrière coule en quelques minutes. Sur un équipage de 183 marins, 67 sont portés disparus.
 
Depuis son entrée en service actif, le 25 mars 1943, jusqu’au 23 février 1945, « LA COMBATTANTE » a navigué en moyenne 5 jours sur 6 et parcouru environ 150 kms par jour. Elle a été citée deux fois à l’ordre de l’armée.
 
Clovis Jousseaume, Quartier Maitre canonnier, est l’unique marin vendéen des F.N.F.L. disparu en mer ; à titre posthume, il a été cité à l’Ordre du Corps d’Armée et a reçu la Médaille Militaire ainsi que la Médaille de la Résistance.
 Les anciens des F.N.F.L. et les anciens de « LA COMBATTANTE » ont voulu honorer à travers lui, la mémoire de leurs amis disparus et célébrer aussi l’amitié qui unit encore tous les survivants.C’est le sens à donner à ces plaques posées à La Roche sur Yon le 25 avril 1993 et ici à Saint Martin le 8 mai 1994.
==La vie pendant la seconde guerre mondiale==
===Les Prisonniers de Guerre===
BOURON Clément né le 25 mars 1912 à St Martin des Noyers, 2è cl 146 RAL 191
 
BLANCHET Henri né le 28 septembre 1906 à St Martin des Noyers, 2è cl RALC 183
 
CARRE Camille né le 12 septembre 1914 à St Martin des Noyers. Mobilisé le 4 septembre 1939. Fait prisonnier le 16 mai 1940 à Gimmée en Belgique. Arrivé en Allemagne le 26 mai 1940 au camp de Mülberg.
 
COUTAND Marcel né le 3 mai 1909 à St Martin des Noyers. Mobilisé le 26 août 1939. Fait prisonnier le 22 juin 1940 à Suze (Indre et Loire). Arrivé en Autriche le 6 janvier 1941, stalag XVII A.
 
GAUDUCHEAU Edmond né le 28 décembre 1905 à St Martin des Noyers, 2è cl 5 SAR, Stalag VI C
ROULET Marcellin né le 6 septembre 1917 à St Martin des Noyers, 2è cl 95 RI, Stalag VIII C
GAUDUCHEAU Edmond ===Témoignage de Prisonniers==='''CARRE Camille''', né le 12 septembre 1914 – marié le 11 avril 1939.  Mobilisé le 4 septembre 1939 - Fait prisonnier le 16 mai 1940 à GIMNEE (province de Namur GMP) en Belgique. Arrivé en Allemagne le 26 mai 1940 au camp de Mühlberg (Thuringe GMP), N° matricule 23 047 IVB. 1er départ au travail - Le 16 juin 1940 à BOLHEN (ville de Saxe, arrondissement de Leipzig GMP) dans une mine de lignite à ciel ouvert. Baraquements tout neufs, en groupes de 20 - 25 par baraque - en tout 4 à 5 baraques. Travail de consolidation de voies de chemin de fer à voies d'un mètre. Travail dur pour le peu de nourriture qu'on avait.Dès ce moment, l'idée de m’évader m’est venue. J'avais bien des copains, ou plutôt des camarades à qui me confier, on en parlait souvent, mais il n'y avait personne pour m'encourager, bien au contraire. Pourtant, j’avais bien ma devise « Mieux vaut mourir d’une balle que de mourir de faim », dans mon idée on devait moins souffrir.Le sort n'a pas voulu que je reste à ce commando. Notre extrême faiblesse avait attiré les poux, et à force de me gratter, je suis allé à la visite. Diagnostic : la galle. Retour au camp. Douche nettoyage énergique, pas de travail, je repris mes forces. 2ème départ au travail - Cheminot sur la voie, travail très dur mais relativement bien nourri. J'ai fait 3 semaines, mal dans le dos. Je suis resté allongé 3 semaines, retour au camp. Là, j'ai voulu organiser ma vie avec un copain de Rouen. On a fabriqué maints objets d'art, des cigognes en bois de sapin. Le temps passait vite, on était occupés. On vendait bien notre production pour du pain, des cigarettes, etc...Après avoir déserté plein de fois le « marché aux bestiaux » et l'hiver venant, Ia nourriture se faisait de plus en plus rare. On s'est dit qu'on ne passerait pas l’hiver dans ce camp. Alors on s'est laissé embarquer au premier marché aux bestiaux venu. On était un groupe de 40 environ de « Leicharbeit »(travaux légers). 3ème départ au travail - Arrivé à ZEITZ (GMP Saxe-Anhalt) dans une « Kinderwagenfabrik »(usine de poussettes GMP)– 60 ouvriers un bon patron - Usine bien chauffée. Travail léger, nourriture abondante. Là j'ai repris du « poil de la bête » mais l'hiver arriva, et les betteraves qu'il fallait arracher. Notre groupe partit pour 3 semaines. 4ème départ au travail - Le froid à arracher les betteraves n'était pas pour nous remonter le moral, mais ça ne dura pas. On retourne à l'usine, la « Kinderwagenfabrik ». Mais une loi vint, il ne fallait pas garder les prisonniers plus de 6 mois dans la même maison. Il a fallu partir. 5ème départ au travail - Là on nous a dispersés au petit bonheur suivant nos aptitudes. J’arrive dans une tuilerie. Travail tranquille, nourriture valable. Facilité de se "débrouiller". C'est là que j'ai pensé sérieusement à m’évader. Je suis resté près d'un an à cette tuilerie de REUDEN (Saxe Anhalt GMP). Je m’ennuyais. Avec le peu de liberté qu'on avait, je pus quand même prendre contact avec un groupe de français travailleurs volontaires en Allemagne. C'est là que je pensais à la complicité de quelqu'un. Ces volontaires allaient en permission en France. J'avais trouvé quelqu'un qui me vendait son titre de permission, pour tabac, haricots, chocolat, café etc… J'avais des économies de nourriture. 1ère Tentative d'évasion - Le 3 mars 1942.Je devais partir à pied à la Gare d'ALTENBERG (Saxe GMP) à 3 heures du matin. Je suis donc sorti avec l'aide de quelques camarades, en passant par une fenêtre qui était "barbelée". Habillé en civil un peu légèrement. Pas de chance pour le temps, il neigeait. Je suis donc arrivé à la gare à l'heure. Je retrouve sans peine le groupe de 20 volontaires qui partaient en France. Le chef de ce groupe s'approcha de moi en me disant que ce n'était pas la peine d'essayer de se mettre dans le groupe, car la police les comptait à chaque instant, et que je n'avais aucune chance de réussir. Moi j'étais décidé à partir, et je suivis le groupe jusqu'au train en prenant un billet pour une gare proche. Me voilà dans le train qui devait m'emmener en France. Tout allait bien, mon espoir était grand. On roula jusqu'à une petite gare, et là, on devait changer de train. Je réussis à changer de train et en direct pour la France. à ERFURT (land de Thuringe GMP), halte du train. Contrôle. Un contrôleur passa dans notre compartiment. Je comptais un peu sur la pagaille de ce train bondé, on ne pouvait pas se bouger. Ce fut ma perte, J'ai toujours cru que ce contrôleur avait mon signalement, car il me dit en français « Monsieur, vous êtes le prisonnier n° 23047 ». J'ai su par la suite que j'avais été signalé par notre homme de confiance qui avait donné tous les détails. Je suis donc descendu du train. Il neigeait. Pas question de fausser compagnie, il faisait si froid. A la gare, on rassembla tous les évadés du train. Civils volontaires, sans permissions, STO et prisonniers de guerre, on était bien plus de 100. Chacun dû suivre un policier ou une sentinelle. Pour ma part, j’ai passé la nuit à la prison de la caserne dans une cellule et je suis resté 3 jours avant qu’une sentinelle vienne me chercher du camp d'ALTENBERG. En attendant le train pour ALTENBERG, j’aurais pu lui fausser compagnie cent fois, mais pas de question avec le temps qu’il faisait, neige et froid. Me voilà donc au camp – baraque des évadés -. Pantalon rouge. La baraque était bien chauffée, on était 40 ou cinquante, on passait son temps à la corvée du quartier le matin, et la soirée on se racontait des histoires d’évasion. Il y en avait de terribles, mais aussi de très tristes.Au bout de quelques jours, ce fut la cellule pour 3 semaines, à 3 par cellule. Rien de très grave, ce fut vite passé. Enième départ pour le travail à 7 évadés pour une « Carrosseriefabriek » (Atelier de Carrosserie GMP) à Altenburg. Je suis resté là 6 mois, avant ma 2ème tentative d’évasion.Tous les 7, on ne parlait qu'évasion, pourtant je leur avais toujours dit que c'était moi qui partirais le premier. Je remis çà tout seul. Personne de décidé à partir. Dans un sens, j'avais une grande confiance en moi, et un copain aurait plus été une charge.Je préparai donc minutieusement mon départ. Toujours par le train, mais le train de marchandises. On était à 40 km de LEIPZIG (land de Saxe). C’est le mois de septembre. Je savais par les évadés qu’il était assez facile de repérer un wagon en départ pour la France. 2ème Tentative d'évasion - Septembre 42 Il faisait beau et je pensais aller à pied en 2 ou 3 jours et nuits à LEIPZIG. Le départ se fit sans grand peine. Un dimanche de promenade, j’ai laissé retourner les copains et moi j'ai continué en direction de la gare des marchandises, mais habillé en « Gefangener »(prisonnier GMP). De jour, il était facile de circuler ainsi, personne ne s'occupait de nous. Je passai ma première nuit à la belle étoile dans un petit bois. Au matin, je m'apprêtais à partir pour la gare. Un chien et un policier me dénichèrent avant mon départ. Ce fut fini. Il fallait suivre. J'ai passé la nuit dans la gendarmerie du petit pays, et le lendemain, retour au camp d'ALTENBURG, à la baraque des évadés que j'avais quittée 6 mois plus tôt. Mêmes cérémonies. L'interrogatoire, "Pour vous punir, je vous renvoie dans votre commando, vos copains vous casseront la gueule" me dit l'officier de l'Abwer (la défense GMP). J'aurais bien été content d'y retourner on n'y était pas mal. On m'envoya chez un "Klempnermeister" maître ferblantier. Enième départ au travail - Là je travaille avec mon patron et son oncle. On était à 3, j'étais un peu l'apprenti et manœuvre. Je n'étais pas mal. On était à mars 43. Je couchais dans une "Zukerraffinerie"(raffinerie de sucre GMP) avec une quarantaine de camarades dont la bonne moitié étaient des anciens évadés. Là on a eu de bons moments. Le sucre bonne monnaie d'échange ne nous manquait pas. II n'y avait qu'à le prendre. J'avais même fabriqué un alambic et on fabriquait de l'eau de vie de sucre, ça remontait. Mais cela ne dura pas longtemps, il fut question d'en commercialiser, mais on ne s'entendit pas et j'arrêtai de bouillir. Là je suis resté 1 an. Une partie des camarades, presque tous, ont été transformés en civils, alors qu'on était à 3 qui n'en voulurent pas. Il me fallut changer de camp. Je ne changeais pas de patron, mais je changeais de commando. J’avais de la liberté, car pour aller à mon travail, je n'étais pas accompagné. J'allai donc au commando de ROSITZ (Thuringe GMP), une cinquantaine de français prisonniers étaient gardés par une ou 2 sentinelles. Je pris vite contact avec des civils qui avaient droit à des permissions. J'en trouve un qui n'avait pas de famille et qui préférait rester en Allemagne durant sa permission. Ainsi je préparai ma 3ème évasion. 3ème évasion - A un ami commun qui restait, je remis le paiement de son titre de permission (tabac, sucre, biscuits, haricots, etc.) Il ne devait toucher à son dû que lorsque je serais parti. J'avais raison de me méfier. Les permissions étaient suspendues et n'ont jamais repris. Je n'ai donc pu partir (à deux jours près) on était en septembre 44.A ce moment-là, je commençai à prendre patience. Les américains étaient débarqués depuis juin, et la guerre ne devait plus durer longtemps. Je changeai bientôt de commando, et de patron. Je suis allé au commando de GOSSNITZ (Thuringe GMP). J’étais détaché à PONITZ (est du land de Thuringe GMP), chez le forgeron maréchal du pays. C'est là que j'attendis la libération par les américains le 25 mars 1945Retour dans mon foyer le 25 avril 1945. Source : Antoine et Joseline Carré - Note GMP : Groupe Mémoire et Patrimoine.  '''COUTANT Marcel''', né le 28 3 mai 1909, agriculteur au Petit Bois (marié en 1936 et père d'une petite fille de 3 ans ). Il est décédé le 17 mars 2004. A l'âge de 30 ans, Marcel COUTANT a été appelé le 26 août 1939 à Châtellerault (Vienne) au Centre Mobilisateur 92 (ce centre accueillait les jeunes qui avaient fait l'armée en Algérie, en Tunisie et au Maroc). 3 régiments ont été formés : – 1 régiment de tirailleurs tunisiens– 2 régiments de pionniers (dans les tranchées)– 1 compagnie de passage dont il faisait partie, il y est resté jusqu'en mai 1940. Il a fait les moissons puis a surveillé le matériel dans la caserne, ensuite il a fait un stage pour apprendre à manipuler le canon. Il a été fait prisonnier le 22 juin 1940 à Suze (Indre et Loire) au bord de la Loire. Dans le camp, il n'a pas été maltraité, mais mangeait peu. D'août à décembre 1905 1940, il a travaillé dans une ferme à St Martin des Noyersla FUYE (Indre et Loire). Le soir, il rentrait dans un commando à Hommes (Indre et Loire). Il est resté ami avec la famille chez qui il travaillait. Le 6 janvier 1941, il est parti en Autriche annexée par l'Allemagne en 1938. Arrivé au Stalag XVII A (numéro d'immatriculation 114419) à Kaizersteinbruch (en Basse Autriche, à 20 kms au sud-est de Vienne note GMP) le 10 janvier 1941 puis à Heiligenkreuz près de Vienne, 2è cl 5 SARle 19 janvier 1941. De janvier à décembre 1941, il a travaillé au terrassement d'une autoroute ; par manque de carburant le chantier fut arrêté. Il retourna au Stalag VI C4 à 5 jours puis fut envoyé dans une usine pour fabriquer des caisses qui servaient à mettre de la poudre et des bombes jusqu'en mars 1941. Puis il a travaillé dans une ferme de 450 ha près de Vienne où il vécut avec 14 autres prisonniers.
BLANCHET Henri né Ils furent libérés par l'armée russe le 28 septembre 1906 6 avril 1945. Ils rejoignirent Odessa en Ukraine (en Russie à l'époque) à pied et par le train (il traversa l'Autriche, la Hongrie et la Roumanie). Il resta 3 semaines à Odessa puis embarqua en mai pour Marseille où Il débarqua le 31 mai 1945 . Il rejoignit la Vendée en train et arriva à St Martin des Noyers, 2è cl RALC 183le 2 juin 1945 ou il retrouva sa femme et sa fille alors âgée de 9 ans qui ne le reconnut pas. Il mit plus de 6 mois à se reconstruire ….
recherches (Propos recueillis en cours1992 par son arrière-petite-fille Anne Fétiveau)
===Le Service du Travail Obligatoire (Note GMP : Stalag, abréviation de Stammlager, était un terme désignant un type de camp pour prisonniers de guerre. Stammlager est l'abréviation de Mannschaftsstamm- STO===und Straflager, « camp ordinaire de prisonniers militaires ».
recherches en cours
===Le Service du Travail Obligatoire - STO===
Le service du travail obligatoire (STO) fut, durant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie, la réquisition et le transfert vers l’Allemagne de centaines de milliers de travailleurs français contre leur gré, afin de participer à l’effort de guerre allemand que les revers militaires contraignaient à être sans cesse grandissant (usines, agriculture, chemins de fer, etc.). Les personnes réquisitionnées dans le cadre du STO étaient hébergées, accueillies dans des camps de travailleurs localisés sur le sol allemand. Il fut instauré par la loi du 16 février 1943, faisant suite au relatif échec des politiques de volontariat et du système dit de "la Relève", qui aboutit à la présence en 1942, de 70 000 travailleurs venus de France en Allemagne, très en deçà des exigences de l'Occupant. (Wikipedia)
recherches en cours
 
===Les Chantiers de Jeunesse===
Lors de leur départ, ils laissèrent derrière eux une vieille moto, une voiture et un tas de boites de conserve vides. Ils s’emparèrent d’une génisse en partant (fait relaté par Roger Sorin). Par la suite, Eugène Roulet a pris les roues de la moto pour en faire une remorque. Notre institutrice avait caché sa voiture dans notre gerberie.
En 1942, les parisiens souffraient de la faim. Avec notre mère qui avait le sens de la solidarité, nous sommes allés à la mairie demander s’il y avait des personnes nécessitant une aide. La mairie nous a donné l’adresse d’une famille de Montrouge (famille Yenker Yonker avec 4 enfants). Après avoir reçu leur premier colis, ils nous ont remerciés par courrier et nous ont demandés de faire suivre d’autres colis moyennant paiement. Un colis était souvent composé de farine dans laquelle nous mettions des œufs pour qu’ils ne se cassent pas, des haricots secs (mojettes) et du beurre ; en retour nous recevions des livres d’enfants et des jouets. L’adresse du colis était recto-verso et servait pour plusieurs expéditions. Par la suite, cette famille est venue en vacances en Vendée pendant 9 années. Nous allions les chercher avec la cariole à cheval, les 4 enfants (2 garçons et 2 filles) avec leur mère à la gare de La Chaize le Vicomte. Nous les logions à La Roberterie, dans une pièce qui ne comportait ni électricité ni eau courante (c’était presque un choc de culture).
Leur père possédait un appareil photo et a pris de nombreuses photos de la vie rurale (ex. les battages). Nous sommes allés en 1947 au baptême du petit dernier, Roger. Il n’était pas baptisé car ses parents attendaient le retour de captivité de mon père Fernand Fruchard prévu comme parrain.
'''Témoignage d’Ernest Rabaud de La Boivinière'''. …Les allemands organisent des manœuvres pour la troupe. A cette occasion, les habitants des villages de La Rochette et du Bignon (St Hilaire le Vouhis) sont invités à quitter les lieux pendant la durée des opérations et viennent se réfugier à la Boivinière avec leurs animaux domestiques. Ernest se souvient d’une famille venue avec une truie prête à mettre bas et qui perdra toute sa portée suite à ce voyage imprévu.
Les allemands tirent au canon en direction de Ste Cécile, l’épreuve dure une partie de la journée et le soir venu, les habitants rejoignent leur domicile.
 
 
'''L’homme des bois 1940-1945 - Extrait d'un enregistrement de Madame Fernande L’Hermite née Fruchard''' - Un homme (du nom de Duranteau) a vécu dans la forêt du Détroit ; on ne sait pas combien de temps car personne ne s’est aperçu de sa présence au début de son séjour, mais à la fin de la guerre, il est reparti. Nous connaissions l’endroit où il résidait dans la forêt du côté de la Peinerie : il y avait un petit « routin » qui menait là où il vivait.
 
Cet homme avait un potager et cultivait des légumes. A cette époque Gilbert Maindron possédait une remise près de son magasin, Rue Ste Agathe, où il stockait des marchandises. Monsieur Maindron avait des produits qui disparaissaient ; de forts soupçons de chapardage se sont portés sur l’homme des bois, car sans revenu il fallait bien qu’il se nourrisse. Mon beau père du Sablon possédait des moutons, une nuit les chiens ont aboyé mais il ne s’est pas trop inquiété. Le jour suivant une brebis bêlait pour appeler son petit qui lui manquait, mon beau père a retrouvé la dépouille de l’agneau dans un champ près de la forêt.
 
Pour aller à la Peinerie il n’y avait pas de route, au bout du chemin une caisse à pain était donc installée pour que le boulanger ravitaille les habitants. Lors de ses tournées, il laissait le nombre de pains commandés par les fermiers ; ceux-ci se sont aperçus qu’il en manquait souvent un sur la quantité commandée. Nous en avons pensé que cet homme vivait de chapardages et de gibier pris dans ses collets.
A cette époque nous en avons déduit que ce monsieur ne voulant pas faire la guerre, avait probablement déserté.
 
 
==Afrique du Nord - conflits Algérie, Tunisie et Maroc==
Les conflits auxquels ont participé les jeunes militaires de St Martin au Maroc, en Algérie et en Tunisie
Recherches La France a connu différents conflits en coursAfrique du Nord (source Wikipedia) : Au Maroc : le protectorat français est le régime de tutelle qui fut exercé par la France dans l’empire chérifien, mis en place par le traité franco-marocain conclu à Fès le 30 mars 1912, entre la Troisième République française et Moulay Abd El Hafid, éphémère sultan marocain. La fin de ce protectorat, dont l'arrivée fut annoncée au Maroc par le sultan Sidi Mohammed ben Youssef, futur roi Mohammed V, fut actée avec la Quatrième République française le 2 mars 1956. La conquête de la Tunisie par la France a lieu en 1881, lorsque les troupes françaises pénètrent le territoire de la «régence de Tunis», alors sous domination de l’Empire ottoman et source de nombreuses intrigues entre puissances européennes. Le protectorat, instauré à la fin des combats et de la répression des révoltes, s'achève en 1956 avec l'indépendance de la Tunisie. En Algérie, colonie française depuis 1830, divisée en départements depuis 1848, un conflit armé s'est déroulé de 1954 à 1962. Le conflit débouche, après «Les Accords d’Evian» du 18 mars 1962, sur l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet suivant. Entre 1952 et 1962, 1 343 000 appelés ou rappelés et 407 000 militaires d'active (soit 1 750 000 militaires) ont été envoyés en Algérie. D’autres ont été affectés au Maroc et en Tunisie. Parmi eux, de nombreux jeunes de la commune que nous essayons de recenser actuellement. Fort heureusement, la commune ne compte aucun tué durant ce conflit. Certains ont accepté de nous livrer leur témoignage. ===Témoignage de Roger SORIN, appelé en Algérie=== Je suis né en 1934. J’avais 20 ans lorsque je fus incorporé le 10 septembre 1954 à Angers ; trois jours plus tard, le 13, je partais faire mes classes à Donaueschigen (Allemagne). Le 14 mars à la F.R.A.C. (Formation Rationnelle Accélérée de Chauffeurs), je suis affecté à la C.A. (Compagnie Antichar) à Willengen (Allemagne) dans un régiment de batteries expérimentales de mortiers. Du 25 mai 1955 au 25 juin 1955 je suis chauffeur du commandant de batterie.  Notre régiment, après avoir traversé la France par la route avec le matériel a embarqué à Marseille sur le « Ville d’Oran ». Nous sommes arrivés à Oran le 2 octobre 1955. Le 6 octobre nous installons notre bivouac à Touarirt puis à Berkane dans le Rift marocain. Le 26 juillet 1956, nous repartons du Maroc qui vient d’obtenir son indépendance le 7 avril 1956, et arrivons en Algérie pour stationner à Aflou jusqu’au 17 octobre 1956. Je suis resté dans les territoires du sud du 19 août 1956 au 30 octobre 1956 et du 30 octobre 1956 au 17 février 1957 à Taouiala et à Trézel (djebel Nador). De là, le 1° octobre 1956, nous avons participé à une opération dans le djebel Amour, nous avons eu 16 morts et 3 camions brûlés. Nous étions basés à Aflou et partions pour Taouiala et retournions sur Trézel jusqu’en février 1957. Lors de cette opération, j’étais chauffeur du colonel et nous tournions dans le djebel depuis 2 à 3 jours en passant et repassant par le même itinéraire. Un jour il y eu 2 camions de la 2ème compagnie qui sont tombés en panne et 2 autres ont été désignés pour les attendre.  Nous étions juste à la sortie du djebel Amour avec la jeep, les autres étaient rentrés au cantonnement à une quinzaine de kilomètres lorsque nous avons reçu un message. Le colonel a fait embarquer les gars et demandé au capitaine de la C.A. de venir le rejoindre avec sa jeep sur laquelle était installée une mitrailleuse 12.7, et de partir en éclaireur ; j’ai suivi avec le colonel puis les camions et nous sommes partis à fond. Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux j’ai vu le premier camion en feux, le capitaine s’est garé et comme je suivais de près j’ai eu juste le temps de me déporter sur la gauche en regardant si les autres arrivaient, cela a demandé une minute au plus avant que les premiers voltigeurs arrivent, le temps m’a semblé long. Je suis descendu de la jeep, me suis mis derrière une grosse pierre et j’ai attendu.  Le capitaine et le colonel sont partis avec les gars en progressant de chaque côté du piton et je suivais avec ma jeep derrière eux. En avançant avec mon véhicule j’ai trouvé un gars qui était allongé à côté du camion, je ne voulais pas lui passer dessus, j’ai hélé un collègue pour le retirer sur le bas-côté ; je l’ai pris sous les bras et l’autre l’a pris par les pieds. Au moment de le soulever un jet de sang est sorti de sa gorge tranchée, cela m’a fait « une drôle d’impression » j’ai été sans dormir pendant 2 à 3 nuits. Les morts ont été rassemblés près de la jeep et une sentinelle a veillé en montant la garde toute la nuit. Le lendemain ils ont été embarqués dans des camions pour une sépulture ou un rapatriement.  Pendant le temps de mon service je n’ai pas monté de gardes de jour car j’étais à la disposition du colonel comme chauffeur, nous n’étions pas en caserne mais toujours opérationnel. Ma démobilisation a eu lieu le 17 février 1957. Je suis parti en convoi de Trézel et démobilisé à Oran où nous étions 4500 libérables du secteur à embarquer sur l’ « Athos II ». Nous avons débarqué à Marseille puis chacun a pris la direction qu’il voulait. Je suis parti vers Paris, puis la Roche sur Yon et Saint Martin des Noyers et enfin la ferme du Landais.  Durant mon séjour en Afrique du Nord, je ne suis venu en permission qu’une fois à Noël 1956 et lorsque je suis retourné là-bas j’ai rencontré un de mes concitoyen, Gilles Renaudin qui venait d’arriver. Roger SORIN  ===Témoignage d’Emile DURET appelé en Algérie=== Je venais d’avoir 20 ans le 29 décembre 1958 (classe 58 2/C) quand j’ai été incorporé, le 6 janvier 1959, au Camp de Saint Cyr Coëtquidan à Guer (Morbihan) dans l’arme du train. Après quelques jours, le temps de l’habillement et de l’équipement, j’ai rejoint le Camp d’Auvours (Sarthe) pour « faire mes classes » ; c’était l’hiver et ce fut assez dur. Après les classes, retour au Camp de Coëtquidan où j’ai été affecté à la section camion U.55 qui servait à effectuer le transport des écoliers et des civils travaillant au camp la journée, et aussi la section bus pour les élèves officiers dans leurs différentes missions. Je ne me souviens pas avoir rencontré d’autres appelés revenant d’Algérie pour connaitre leur sentiment, par contre, je me rappelle que la radio annonçait parfois des dizaines de morts par jour ce qui m’inquiétait beaucoup pour la suite de mon service militaire. Début juillet 1960, je suis parti à Marseille pour embarquer vers l’Algérie, sur le « Kairouan », et débarquer à Alger 24 heures plus tard. J’ai été dirigé sur Bouïra au sud-est d’Alger, en Grande Kabylie, au PC du 19 è Régiment de Chasseurs à Cheval, et, dans la foulée, j’ai été affecté au 7è Escadron comprenant une centaine de militaires à Tiliouat à une trentaine de kilomètres au sud de Bouïra, dans une ancienne maison forestière ne disposant que de bâtiments vétustes, sans sanitaires dignes de ce nom, et dominant un village kabyle avec ses mechtas (maisons de terre ou de torchis). J’ai tout de suite pris conscience que la France était très loin, mais très vite, il a fallu se rendre à l’évidence : on était là pour le reste de notre service militaire et bien obligés d’accepter la situation. Nous avions peu de contact avec la population locale et les distractions étaient rares. En dehors des opérations, il était nécessaire de prendre un repos bien mérité consacré notamment au courrier hebdomadaire pour la famille.  Le 7è escadron était en fait un commando de chasse ayant pour sigle « Kimono 4 ». Les commandos de chasse vivent comme les hors la loi qu’ils sont chargés de traquer, et aussi d’anéantir. Ce sont de petites unités autonomes adaptées à l’organisation militaire rebelle, héritées de l’expérience indochinoise et chargées d’occuper le terrain à tour de rôle avec les autres sections, afin de ne laisser aucun répit au F.L.N. sur un espace immense à savoir le Massif de Djurdjura où les principales opérations se déroulaient. J’ai été désigné comme tireur au fusil-mitrailleur 24-29, arme efficace mais lourde, trop lourde pour mes 59 kilos… Le jour de la Toussaint 1960, suite à la punition de l’un d’entre nous, la section a été envoyée sur un piton en plein djebel pour y passer la nuit ; en fin de journée, la sentinelle a repéré deux individus avançant dans notre direction, l’un étant porteur d’un fusil, notre chef de groupe a blessé le porteur de l’arme, le mettant à terre, tandis que l’autre s’enfuyait, protégé par le maquis ; le blessé a été ramené sur le piton et interrogé avec un traducteur harki (algérien engagé dans les forces françaises pendant la guerre d’Algérie) ; malgré une souffrance de plus en plus grande, il n’a fait aucune confidence et est mort peu après. Un autre fait marquant, parmi d’autres, s’est déroulé quelques jours avant Noël 1960. Suite à des renseignements, nous sommes partis, 7 à 8 appelés du contingent, avec notre chef de groupe, en embuscade de nuit, sur un site précis, bien camouflés. Après avoir attendu un certain temps, trois individus sont passés à quelques mètres de nous sans déceler notre présence ; après les sommations d’usage, des tirs ont été déclenchés, mettant deux hommes hors d’état de nuire. Le troisième s’enfuyant, n’a pas hésité à tirer en direction d’un camarade qui le poursuivait et a disparu sur un terrain qu’il connaissait apparemment très bien ; mais pour lui, ce répit a été de courte durée, car après son identification, il a été piégé par une mine bondissante et a perdu la vie. Quant à ses deux complices après avoir récupéré sur eux des documents intéressants sur leurs réseaux, pouvant faciliter d’autres opérations, la section est rentrée au camp en n’ayant pas le cœur à fêter Noël. Le population semblait soumise, mais on décelait de la méfiance dans les regards et les comportements, surtout les adultes. Les enfants étaient plus souriants et n’avaient pas cette peur, surtout ceux qui avaient la chance d’aller à l’école avec un instituteur du contingent. A part le littoral baigné par la Méditerranée, la plaine de la Mitidja et quelques autres sites remarquables, l’intérieur du pays était assez austère. Le terrain accidenté ne permettait aux habitants que de faire de maigres récoltes d’où une pauvreté constante ; les mechtas, miséreuses habitations, souvent partagées avec des animaux domestiques semblaient sortir d’un autre siècle, mais pour eux, c’était leur vie et leur trésor. Finalement, on se trouve partagé entre notre devoir de militaire acceptant le pire et celui de civil que nous sommes mis entre parenthèses, il est difficile de trouver cet équilibre qui aurait pu rapprocher nos deux communautés, l’Histoire le dira peut-être un jour. Début mars 1961, en fin de service et donc libérable, je suis affecté au poste de garde nord de la ville de Bouïra afin de contrôler les entrées et sorties de la population ; ce changement radical, l’environnement plus sécurisé, sans nuit à coucher dehors, a été très apprécié. Fixé au 29 avril 1961 mon départ a été un moment de stress car le putsch du « quarteron de généraux à la retraite » déclenché quelques jours avant a failli compromettre notre retour au pays. Je me trouvais dans une gendarmerie lorsque j’ai vu des camions du 1er REP qui se dirigeaient vers Alger. C’est en écoutant la radio et l’appel du Général de Gaulle que j’ai appris la situation. Finalement tout est rentré dans l’ordre et j’ai rejoint mon domicile familial le 1° mai 1961. Arrivé en Vendée, j’ai vécu, sans nul doute, un moment très fort que ce soit pour moi ou pour ma famille qui était heureuse de me savoir en bonne santé mais soucieuse aussi d’avoir des détails sur notre vie là-bas : la majorité d’entre nous n’était pas prête à se confier et cela est encore vrai aujourd’hui. J’ai retrouvé assez vite la vie civile aidé en cela par mon entourage et par l’envie d’être financièrement indépendant. C’était une joie profonde de se sentir soulagé de ces contraintes militaires et de ne pouvoir penser qu’à l’avenir mais un coin de ma mémoire est resté et restera à jamais là-bas de l’autre côté de la Méditerranée. Sur le moment j’ai eu des difficultés à décortiquer et à démêler mes sentiments ; avec le recul et au fil du temps qui passe, je pense personnellement à ces années, un peu volées pour ne pas dire perdues, qui, on le voit maintenant, comptaient double : années d’inactivité civile, années militaires inutiles. Emile DURET 
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