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Les Conflits Nationaux à Saint Martin des Noyers

9 942 octets ajoutés, 23 janvier
Guerre 1939-1945
 
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<div style="margin-left:0cm;margin-right:0cm;">Relevé initial effectué par Denis Parpaillon, mis en ligne le 10/12/2010</div>
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Sur 100 soldats inscrits sur le monument aux morts, 2 n’ont pas été identifiés, 7 sont inscrits indument au regard de la loi.
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|| * recherches en cours
Les anciens des F.N.F.L. et les anciens de « LA COMBATTANTE » ont voulu honorer à travers lui, la mémoire de leurs amis disparus et célébrer aussi l’amitié qui unit encore tous les survivants. C’est le sens à donner à ces plaques posées à La Roche sur Yon le 25 avril 1993 et ici à Saint Martin le 8 mai 1994.
 
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==La vie pendant la seconde guerre mondiale==
CARRE Camille né le 12 septembre 1914 à St Martin des Noyers. Mobilisé le 4 septembre 1939. Fait prisonnier le 16 mai 1940 à Gimmée en Belgique. Arrivé en Allemagne le 26 mai 1940 au camp de Mülberg.
COUTAND Marcel né le 3 mai 1909 à St Martin des Noyers. Mobilisé le 26 août 1939. Fait prisonnier le 22 juin 1940 à Suze (Indre et Loire). Arrivé en Autriche le 6 janvier 1941, stalag XVII A. 
GAUDUCHEAU Edmond né le 28 décembre 1905 à St Martin des Noyers, 2è cl 5 SAR, Stalag VI C
===Témoignage de Prisonniers===
'''CARRE Camille''', le 12 septembre 1914 – Marié marié le 11 avril 1939.
Mobilisé le 4 septembre 1939 - Fait prisonnier le 16 mai 1940 à GIMNEE (province de Namur GMP) en Belgique. Arrivé en Allemagne le 26 mai 1940 au camp de Mühlberg (Thuringe GMP), N° matricule 23 047 IVB.
Source : Antoine et Joseline Carré - Note GMP : Groupe Mémoire et Patrimoine.
 
 
'''COUTANT Marcel''', né le 3 mai 1909, agriculteur au Petit Bois (marié en 1936 et père d'une petite fille de 3 ans ). Il est décédé le 17 mars 2004.
 
A l'âge de 30 ans, Marcel COUTANT a été appelé le 26 août 1939 à Châtellerault (Vienne) au Centre Mobilisateur 92 (ce centre accueillait les jeunes qui avaient fait l'armée en Algérie, en Tunisie et au Maroc). 3 régiments ont été formés :
 
– 1 régiment de tirailleurs tunisiens
– 2 régiments de pionniers (dans les tranchées)
– 1 compagnie de passage dont il faisait partie, il y est resté jusqu'en mai 1940. Il a fait les moissons puis a surveillé le matériel dans la caserne, ensuite il a fait un stage pour apprendre à manipuler le canon.
 
Il a été fait prisonnier le 22 juin 1940 à Suze (Indre et Loire) au bord de la Loire. Dans le camp, il n'a pas été maltraité, mais mangeait peu. D'août à décembre 1940, il a travaillé dans une ferme à la FUYE (Indre et Loire). Le soir, il rentrait dans un commando à Hommes (Indre et Loire). Il est resté ami avec la famille chez qui il travaillait.
 
Le 6 janvier 1941, il est parti en Autriche annexée par l'Allemagne en 1938. Arrivé au Stalag XVII A (numéro d'immatriculation 114419) à Kaizersteinbruch (en Basse Autriche, à 20 kms au sud-est de Vienne note GMP) le 10 janvier 1941 puis à Heiligenkreuz près de Vienne, le 19 janvier 1941. De janvier à décembre 1941, il a travaillé au terrassement d'une autoroute ; par manque de carburant le chantier fut arrêté. Il retourna au Stalag 4 à 5 jours puis fut envoyé dans une usine pour fabriquer des caisses qui servaient à mettre de la poudre et des bombes jusqu'en mars 1941. Puis il a travaillé dans une ferme de 450 ha près de Vienne où il vécut avec 14 autres prisonniers.
 
Ils furent libérés par l'armée russe le 6 avril 1945. Ils rejoignirent Odessa en Ukraine (en Russie à l'époque) à pied et par le train (il traversa l'Autriche, la Hongrie et la Roumanie). Il resta 3 semaines à Odessa puis embarqua en mai pour Marseille où Il débarqua le 31 mai 1945 . Il rejoignit la Vendée en train et arriva à St Martin le 2 juin 1945 ou il retrouva sa femme et sa fille alors âgée de 9 ans qui ne le reconnut pas. Il mit plus de 6 mois à se reconstruire ….
 
(Propos recueillis en 1992 par son arrière-petite-fille Anne Fétiveau)
 
(Note GMP : Stalag, abréviation de Stammlager, était un terme désignant un type de camp pour prisonniers de guerre. Stammlager est l'abréviation de Mannschaftsstamm- und Straflager, « camp ordinaire de prisonniers militaires ».
 
recherches en cours
 
===Le Service du Travail Obligatoire - STO===
A cette époque nous en avons déduit que ce monsieur ne voulant pas faire la guerre, avait probablement déserté.
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Roger SORIN
 
 
===Témoignage d’Emile DURET appelé en Algérie===
 
Je venais d’avoir 20 ans le 29 décembre 1958 (classe 58 2/C) quand j’ai été incorporé, le 6 janvier 1959, au Camp de Saint Cyr Coëtquidan à Guer (Morbihan) dans l’arme du train. Après quelques jours, le temps de l’habillement et de l’équipement, j’ai rejoint le Camp d’Auvours (Sarthe) pour « faire mes classes » ; c’était l’hiver et ce fut assez dur.
 
Après les classes, retour au Camp de Coëtquidan où j’ai été affecté à la section camion U.55 qui servait à effectuer le transport des écoliers et des civils travaillant au camp la journée, et aussi la section bus pour les élèves officiers dans leurs différentes missions.
 
Je ne me souviens pas avoir rencontré d’autres appelés revenant d’Algérie pour connaitre leur sentiment, par contre, je me rappelle que la radio annonçait parfois des dizaines de morts par jour ce qui m’inquiétait beaucoup pour la suite de mon service militaire.
 
Début juillet 1960, je suis parti à Marseille pour embarquer vers l’Algérie, sur le « Kairouan », et débarquer à Alger 24 heures plus tard. J’ai été dirigé sur Bouïra au sud-est d’Alger, en Grande Kabylie, au PC du 19 è Régiment de Chasseurs à Cheval, et, dans la foulée, j’ai été affecté au 7è Escadron comprenant une centaine de militaires à Tiliouat à une trentaine de kilomètres au sud de Bouïra, dans une ancienne maison forestière ne disposant que de bâtiments vétustes, sans sanitaires dignes de ce nom, et dominant un village kabyle avec ses mechtas (maisons de terre ou de torchis).
 
J’ai tout de suite pris conscience que la France était très loin, mais très vite, il a fallu se rendre à l’évidence : on était là pour le reste de notre service militaire et bien obligés d’accepter la situation. Nous avions peu de contact avec la population locale et les distractions étaient rares. En dehors des opérations, il était nécessaire de prendre un repos bien mérité consacré notamment au courrier hebdomadaire pour la famille.
 
Le 7è escadron était en fait un commando de chasse ayant pour sigle « Kimono 4 ». Les commandos de chasse vivent comme les hors la loi qu’ils sont chargés de traquer, et aussi d’anéantir. Ce sont de petites unités autonomes adaptées à l’organisation militaire rebelle, héritées de l’expérience indochinoise et chargées d’occuper le terrain à tour de rôle avec les autres sections, afin de ne laisser aucun répit au F.L.N. sur un espace immense à savoir le Massif de Djurdjura où les principales opérations se déroulaient. J’ai été désigné comme tireur au fusil-mitrailleur 24-29, arme efficace mais lourde, trop lourde pour mes 59 kilos…
 
Le jour de la Toussaint 1960, suite à la punition de l’un d’entre nous, la section a été envoyée sur un piton en plein djebel pour y passer la nuit ; en fin de journée, la sentinelle a repéré deux individus avançant dans notre direction, l’un étant porteur d’un fusil, notre chef de groupe a blessé le porteur de l’arme, le mettant à terre, tandis que l’autre s’enfuyait, protégé par le maquis ; le blessé a été ramené sur le piton et interrogé avec un traducteur harki (algérien engagé dans les forces françaises pendant la guerre d’Algérie) ; malgré une souffrance de plus en plus grande, il n’a fait aucune confidence et est mort peu après.
 
Un autre fait marquant, parmi d’autres, s’est déroulé quelques jours avant Noël 1960. Suite à des renseignements, nous sommes partis, 7 à 8 appelés du contingent, avec notre chef de groupe, en embuscade de nuit, sur un site précis, bien camouflés. Après avoir attendu un certain temps, trois individus sont passés à quelques mètres de nous sans déceler notre présence ; après les sommations d’usage, des tirs ont été déclenchés, mettant deux hommes hors d’état de nuire. Le troisième s’enfuyant, n’a pas hésité à tirer en direction d’un camarade qui le poursuivait et a disparu sur un terrain qu’il connaissait apparemment très bien ; mais pour lui, ce répit a été de courte durée, car après son identification, il a été piégé par une mine bondissante et a perdu la vie. Quant à ses deux complices après avoir récupéré sur eux des documents intéressants sur leurs réseaux, pouvant faciliter d’autres opérations, la section est rentrée au camp en n’ayant pas le cœur à fêter Noël.
 
Le population semblait soumise, mais on décelait de la méfiance dans les regards et les comportements, surtout les adultes. Les enfants étaient plus souriants et n’avaient pas cette peur, surtout ceux qui avaient la chance d’aller à l’école avec un instituteur du contingent.
 
A part le littoral baigné par la Méditerranée, la plaine de la Mitidja et quelques autres sites remarquables, l’intérieur du pays était assez austère. Le terrain accidenté ne permettait aux habitants que de faire de maigres récoltes d’où une pauvreté constante ; les mechtas, miséreuses habitations, souvent partagées avec des animaux domestiques semblaient sortir d’un autre siècle, mais pour eux, c’était leur vie et leur trésor.
Finalement, on se trouve partagé entre notre devoir de militaire acceptant le pire et celui de civil que nous sommes mis entre parenthèses, il est difficile de trouver cet équilibre qui aurait pu rapprocher nos deux communautés, l’Histoire le dira peut-être un jour.
 
Début mars 1961, en fin de service et donc libérable, je suis affecté au poste de garde nord de la ville de Bouïra afin de contrôler les entrées et sorties de la population ; ce changement radical, l’environnement plus sécurisé, sans nuit à coucher dehors, a été très apprécié.
 
Fixé au 29 avril 1961 mon départ a été un moment de stress car le putsch du « quarteron de généraux à la retraite » déclenché quelques jours avant a failli compromettre notre retour au pays. Je me trouvais dans une gendarmerie lorsque j’ai vu des camions du 1er REP qui se dirigeaient vers Alger. C’est en écoutant la radio et l’appel du Général de Gaulle que j’ai appris la situation. Finalement tout est rentré dans l’ordre et j’ai rejoint mon domicile familial le 1° mai 1961.
 
Arrivé en Vendée, j’ai vécu, sans nul doute, un moment très fort que ce soit pour moi ou pour ma famille qui était heureuse de me savoir en bonne santé mais soucieuse aussi d’avoir des détails sur notre vie là-bas : la majorité d’entre nous n’était pas prête à se confier et cela est encore vrai aujourd’hui.
 
J’ai retrouvé assez vite la vie civile aidé en cela par mon entourage et par l’envie d’être financièrement indépendant. C’était une joie profonde de se sentir soulagé de ces contraintes militaires et de ne pouvoir penser qu’à l’avenir mais un coin de ma mémoire est resté et restera à jamais là-bas de l’autre côté de la Méditerranée.
 
Sur le moment j’ai eu des difficultés à décortiquer et à démêler mes sentiments ; avec le recul et au fil du temps qui passe, je pense personnellement à ces années, un peu volées pour ne pas dire perdues, qui, on le voit maintenant, comptaient double : années d’inactivité civile, années militaires inutiles.
 
Emile DURET
 
editor
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