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Les Calvaires

Bel Air en Forêt

10 juillet 1892 - Croix du Détroit (en réalité Bel Air en Forêt). Bénédiction de croix


Le voyageur qui va de la Chaize-le-Vicomte aux Essarts peut remarquer, à l’embranchement des routes de la Ferrière et de Saint-Martin-des-Noyers, au lieu nommé « le Détroit », une élégante croix de granit érigée au mois de décembre dernier. Cette croix, placée sur la propriété de M. le vicomte de Rougé, doit porter sur sa base l’inscription suivante : « Bonabes de Rougé, 5 juin 1891 ». Tous ceux qui savent l’évènement heureux que cette date rappelle à la noble famille, ne peuvent qu’applaudir au sentiment de foi et de reconnaissance qui a inspiré l’érection de cette croix. Pensée vraiment chrétienne, en effet, que celle de consacrer par un monument pieux les joies et les deuils de la famille, et de rapporter ainsi au bon Dieu comme à l’unique Maître, ses joies et ses peines.

Pour des circonstances particulières, la croix du Détroit n’avait pas encore reçu les bénédictions de l’Eglise. Les beaux jours d’été étant plus favorables pour cette cérémonie, elle fut renvoyée à la belle saison ; et après convention préalable entre M. le curé de Saint-Martin et les intéressés, le dimanche 10 juillet fut choisi pour ladite cérémonie. Donc ce jour-là, sur l’invitation de leurs pasteurs, les paroissiens de Saint-Martin, des Essarts et de la Ferrière se donnaient rendez-vous au Détroit.

Malgré une distance de six kilomètres à parcourir ; malgré la chaleur excessive, nombreux étaient les fidèles des Essarts et de la Ferrière qui avaient répondu à cet appel. Il appartenait à Saint-Martin, comme à la paroisse qui reçoit et qui fait les honneurs de la fête, de fournir le plus nombreux contingent ; aussi est-ce avec bonheur que nous voyons ses représentants qui nous attendent au pied de la croix. Bien vite les trois paroisses se sont groupées ensemble, et n’en forment plus qu’une seule. Mille personnes environ sont là pour rendre hommage à la Croix.

Elle est vraiment d’une beauté et d’une élégance rares cette croix encore dans la blancheur de son pur granit, avec ses nodosités si bien imitées qu’on les dirait naturelles, et elle se détache fort bien dans ce petit coin de bocage dont elle sera désormais la gardienne et la protectrice : Posuerunt me custodem… Crux spes unica (ils m’ont mis en garde… la croix est le seul espoir note GMP).

Voyez-la émergeant du tapis de fougères, avec la couronne de houx et sapins verdoyants, au milieu des oriflammes aux vives couleurs dont elle a été parée pour la circonstance. Le silence se fait dans la foule, les cantiques en l’honneur de la Croix retentissent.

Ce sont les cantiques si pleins de doctrine et si populaires de notre B.P. de Montfort. Il semble désormais qu’il ne peut se faire dans notre Vendée aucune bénédiction ou plantation de Croix sans que ces chants reviennent sur nos lèvres, sans que le souvenir de notre grand missionnaire, l’apôtre de la Croix et qui a si bien écrit de la Croix, revienne à notre esprit. C’est M. le Curé de Saint-Martin qui prononce la formule de bénédiction. Il avait très aimablement invité M. le doyen des Essarts à faire cette cérémonie, mais des raisons imprévues nous ont fait regretter son absence à cette intéressante fête où plus que personne il eut été heureux de se trouver.

M. le curé de la Ferrière, chargé de la prédication, a pris pour thème de son allocution ces deux pensées : « la Croix nous rappelle un Dieu qui nous aime, un Dieu qui nous sauve ». Ces pensées ont été développées avec la facilité, la beauté de doctrine et la conviction que connaissaient à M. l’abbé Bouchet ceux qui ont eu la bonne fortune de l’entendre. Tout le monde a souscrit au compliment si mérité et si vrai, en même temps que très délicat, qu’il a adressé à la généreuse et chrétienne famille qui nous a fourni l’occasion de cette fête.

Les vœux du prédicateur étaient bien aussi les vœux de tous quand il a souhaité que l’enfant dont la Croix avait abrité le berceau fut plus tard le continuateur des œuvres de foi et de charité si bien pratiquées aujourd’hui par un père dont chacun aime à redire la religion profonde et le dévouement à toutes les œuvres catholiques.

Vive Jésus ! Vive sa Croix ! tel est le cri qui fait écho aux paroles du prédicateur. Et pendant que retentissent ainsi de nouveau les chants en l’honneur de la Croix, le Clergé d’abord, les fidèles ensuite viennent la vénérer. Nous voyons surtout avec bonheur et édification près de 400 hommes défiler en bon ordre et venir baiser avec un religieux respect cette Croix qui leur rappelle de la part de Dieu tant d’amour et tant de grâces. Puisse-t-elle en effet cette divine Croix être pour la noble famille qui a voulu sanctifier son domaine par sa présence, et pour tous les habitants de la contrée, l’occasion des grâces et des bénédictions les plus abondantes. Le pieux voyageur la saluera à son passage ; le laboureur en allant au travail lui donnera un souvenir du fond du cœur ou s’agenouillera à ses pieds pour prier le Seigneur de bénir ses labeurs ; les mères y conduiront leurs petits-enfants, et en leur montrant la Croix, elles leur apprendront à prier et à aimer « le bon Jésus » mort pour eux sur cette Croix ; tous viendront près d’elle recueillir des leçons salutaires pour vivre d’une vie vraiment chrétienne. Ch. T. , prêtre. Semaine Catholique 1892 page 705 706 707


Rue de l’Ouillette n° 29


Calvaire en ciment armé fait par les frères Chardonneau des Essarts sur un terrain offert par Monsieur Mathurin Blanchard commerçant à St Martin des Noyers. Mission du 26 mars au 16 avril 1922


Rue des Ormeaux


Calvaire. Mission 1931


Route de Bournezeau, la Boivinière


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Calvaire Jubilé - Tous droits réservés

Calvaire. Jubilé 1935


Rue de l’Ouillette n° 580


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Statue de la Vierge - Tous droits réservés

Statue de la Vierge érigée en 1944. Le terrain a été offert par Alfred Bulteau, sabotier dans le village de l’Ouillette


Rue de La Frairie

Ouest France 29 novembre 1954

A Saint-Martin-des-Noyers, une grandiose cérémonie a marqué hier dimanche la clôture de la mission : il a été procédé à l’érection d’une statue de la Vierge.

Sous un soleil radieux se déroulait, hier après-midi, à Saint-Martin-des-Noyers, une grandiose cérémonie marquant la clôture de la mission prêchée par les RR. Pères de Chavagnes.


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Statue Notre Dame de la Confiance - Tous droits réservés

A cette occasion, depuis des semaines, on travaillait ferme dans le bourg et les villages pour donner à cette fête un éclat exceptionnel. Quatre arcs de triomphe, vraiment tous remarquables, jalonnaient les huit cents mètres du parcours, de l’église à la Cantonnerie, où devait être érigée la statue de la Vierge. Ces arcs de triomphe, distants de cent mètres environ chacun, étaient reliés par des houx plantés de chaque côté de la route, et reliés entre eux également par des guirlandes de feuilles enfilées les unes les autres, et ornées de milliers de fleurs artificielles roses, blanches et roses, glycines, etc… En dehors des fleurs de papier, on admirait tout spécialement des roses faites avec des plumes blanches de volailles (il y a beaucoup de volailles à St-Martin), et dont le centre était orné d’un bout doré.

A 15h30, après une courte cérémonie à l’église paroissiale, le cortège se forme pour se rendre à la Cantonnerie. En tête viennent les enfants, garçons et filles, porteurs de petites croix enrubannées et fleuries. Puis, c’est la clique des Eclaireurs de St-Martin, dirigée par M. Jousseaume qui sonne de tous ses cuivres. Les femmes et les jeunes filles, puis les hommes escortent le tracteur tout neuf conduit par Célestin Roger, cultivateur à l’Ouillette, et sur le plateau duquel a été placée la statue de la Vierge, en pierres reconstituées, d’un poids de 200 kg environ, œuvre d’une société des Ponts-de-Cé.

Aux chants des cantiques alternant avec les prières et les airs entraînants de la clique, la foule énorme se masse sur la chaussée et, jusque dans les champs voisins, tandis que les ouvriers de l’entreprise Gilbert Frères de St-Martin-des-Noyers, aidés de volontaires, procèdent à l’aide d’une chèvre, à la délicate opération de l’enlèvement de la statue et de sa fixation sur son piédestal.

Avant la disparition de la foule, le R.P. Rabiller devait tirer la leçon de cette magnifique cérémonie.

A noter que la statue de la Vierge remplace un ancien calvaire situé dans le champ opposé, et dont il ne reste plus que le socle.


Rue de la Moinerie


Calvaire (date inconnue). La statuette de la Vierge nichée dans le pied de la croix a été offerte par la famille d’Emile David


Rue Ste Agathe n° 388


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Statue du Sacré Coeur - Tous droits réservés

Statue du Sacré Cœur (date inconnue)


La Grève, route de la Guicharderie


Erigé en 1956, il fait suite à un autre calvaire construit en 1857. Retour de mission On recommande aux prières des lecteurs de la Semaine Catholique, le Retour de Mission de St Martin des Noyers, qui sera prêché, du 16 au 25 décémbre, par les RR.PP. Rabiller et Gadendemer de Chavagnes.

GRAINS de SABLE. Echos du RETOUR DE MISSION 1956 En ce mois de Noël 56, ce sont les vieilles pierres qui parlent pour évoquer dans nos souvenirs un nom cher aux Vendéens : celui de la Famille MONNEREAU ! Nous revenons, sous pluie ténue, du village de Sainte-Agathe-de-la-Grève. Chacun sait, en effet, que primitivement existait là une Paroisse bien vivante, disparue en 1793, pour faire place en 1801, à la Commune et Paroisse de St-Martin…

Depuis 10 jours, s’échelonnaient les Cérémonies du Retour de Mission, et pour immortaliser en quelque sorte l’élan de ferveur donné à St Martin par les RR. PP. Rabiller et Gandemer, de Chavagnes, notre Curé faisait restaurer un vieux Calvaire vendéen, décapité par la tempête, et sis au Carrefour de la route de Fougeré et du village de la Guicharderie, en Ste-Agathe-de-la-Grève… La Providence prépare d’humbles triomphes que les cœurs découvrent et savourent.

Après nettoyage et grattage du socle de pierre, presque séculaire, deux noms apparaissent dans le granit :

                                                 LOUIS MONNEREAU- MARIE BOUDAUD
                                                   1857 – PRIEZ DIEU POUR EUX

Après les fêtes grandioses d’Avril 56, célébrant le Centenaire de la mort du Bon Père Monnereau, c’est comme un Retour du Centenaire en même temps que le retour de Mission. Le Bon Père semble s’effacer, encore une fois, devant son jeune Frère, dont il est question dans une Biographie en ces termes : « Louis, frère très aimé du Bon Père ». Louis Monnereau, en effet, était né en 1796, donc de 9 ans plus jeune que le B. Père ; il mourait le 17 août 1858, âgé de 62 ans. Son épouse, Marie Boudaud, était déjà retournée à Dieu le 14 novembre 1956, à l’âge de 59 ans. Tous deux étaient propriétaires de leur ferme à la Guicharderie. Ce sont donc ces deux époux chrétiens qui avaient décidé eux-mêmes d’élever ce Calvaire sur leur propriété. Notons enfin que le P. Pierre Monnereau, en personne, alors Curé des Brouzils, les avait mariés le 23 Mai 1837 en l’église de St-Martin. A proximité de la forêt du Détroit ou si souvent la famille Monnereau chercha précaire refuge au passage des colonnes infernales, Ste Agathe, Martyre de la Révolution, revit et parle en ce Monument de pierre…

Les cœurs chrétiens de notre bonne Paroisse se sentent émus et priants en face de la foi de leurs Ancêtres ; et ceux qui seraient un jour tentés de rougir de leur foi hésiteront au souvenir de ce Calvaire si simple de ligne mais si riche de leçons… Non ! St-Martin et Ste-Agathe-de-la-Grève ne sont pas prêts de disparaître des rangs de la Chrétienté : trop de courage et d’héroïsme ont marqué nos Aïeux, trop de fronts découverts se tenaient ce soir au pied de la Croix, trop de voix chantantes remplissaient le village, au milieu des guirlandes et des houx ornés de la Forêt ! Personne sans doute aujourd’hui ne pouvait évoquer les souvenirs vécus au sujet de cette Restauration… mais il est permis à nos âmes chrétiennes de méditer un peu sur le passé si riche, gage de l’avenir ! Malgré le brouillard froid de ce jour de Noël, les Paroissiens s’étaient groupés très nombreux pour écouter religieusement le Sermon de Clôture par le P. Rabiller, sur le sens de la Croix dans notre vie chrétienne, puisqu’elle est « Source des Sacrements ». M. le Curé remercie avec effusion les deux Missionnaires, toujours dynamiques et souriants, en les invitant pour 58 et 59, à l’occasion des Communions Solennelles ; il exprime aussi sa profonde gratitude à la Famille Quillaud-Boudaud, de la Savinière des Essarts, actuels propriétaires de la Guicharderie, à l’Entreprise Gilbert, dont les Artisans, aidés du Charpentier voisin, ont savamment conduit le travail, enfin à toutes les Familles qui se sont dépensées pour l’ornementation triomphale du Calvaire et du parcours, de la Brenauderie jusqu’à Ste-Agathe de la Grève.

Centenaire !... Restauration !... Retour de Mission 1956 ! Est-ce que cette Année va marquer un réel Retour de St-Martin à Dieu ? Chacun peut répondre en son âme, au soir de ce Noël si fervent, ou les Pères ont distribué plus de mille cinquante communions ! Quelle joie pour le Pasteur et les Bergers-auxiliaires de ces 10 jours, si cette ferveur du Retour s’épanouissait en charité plus active et apostolique dans notre chère Paroisse ! Malgré le vent et la pluie les Cérémonies de la semaine ont connu une assistance de plus en plus nombreuse ; nos enfants, parfois si turbulents se faisaient eux-mêmes recueillis et graves pour concrétiser en tableaux vivants les Sermons de chaque soir !... Il semble que les leçons de ce retour doivent porter des fruits : nos Missionnaires y comptent, notre Pasteur aussi et le Bon Dieu surtout, avec l’aide de sa grâce ! Signature non lisible. Semaine catholique, chroniques diocésaines 1956 p 588 - Bulletin paroissial