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Les Moulins des Bois

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===Les Moulins des Bois : cinq moulins dominant la vallée du Petit Lay===
{{RaddoPhoto | id=100039| legende=Les 3 moulins}}

Sur cette colline séparant Saint-Martin-des-Noyers de Sainte Cécile, sont implantés 5 moulins à vent TOUS situés sur le territoire de la commune de Saint-Martin-des-Noyers.

Venant de Saint Martin, à droite, 3 sont construits le long du chemin limitrophe surplombant une partie du Fief des Moulins des Bois (bois de la Cour et bois de Mignon). Ce qui en reste est préservé par les propriétaires.

A gauche, le premier, le moulin Baron (historique ci-après), fait actuellement l'objet d'une remise en état par « L'Association du Moulin de Martin et Cécile - AMMC" ; le second semble situé sur le territoire de Sainte Cécile qu'il jouxte mais il n'en est rien ; à l'origine, le chemin qui conduit au lieudit le Bois Boudaud passait derrière le moulin. A la faveur des travaux de construction du chemin conduisant au village du Bois Boudaud, dans les années 1980, le tracé a été modifié par un échange de terrains entre les propriétaires concernés et la commune, mais il figure bel et bien au cadastre de Saint Martin.

Bienvenue au Moulin Baron, sur la colline des Moulins des Bois (extrait du site de l’AMMC)

Du haut de cette colline à 104m d’altitude, dominant les communes de Saint Martin des Noyers et de Sainte Cécile, s’ouvre devant nos yeux un superbe panorama sur le Bocage Vendéen :

- Au premier plan, les vignes du fief et les courbes de cette côte appréciée et redoutée par les cyclistes, aussi bien amateurs que professionnels (environ 55m de dénivellation sur un petit kilomètre)

- Un peu plus loin, 50m plus bas au milieu des arbres et autour du clocher néo-gothique de son église, le bourg de Sainte Cécile, dans une boucle où le Petit Lay reçoit le renfort de la rivière du Parc, la Vende.

- Les alentours immédiats de Sainte Cécile : à gauche le moulin de Benet, au centre la côte de Guimenière sur la départementale 137 en direction des lieux de la bataille de Gravereau du 19 mars 1793, à droite la plaine calcaire jurassique en direction de Saint Vincent Sterlanges et de Saint Germain le Prinçay.

- A l’horizon, vues lointaines en face sur la chaîne des collines vendéennes depuis le Mont des Alouettes (231m d’altitude, 21 km à vol d’oiseau) jusqu’aux moulins de Mouilleron à l’extrême droite (à 25 km environ) en passant par le clocher de Saint Michel Mont Mercure (285m d’altitude) et par le Bois de la Folie au-dessus de Pouzauges, et vues plus limitées à gauche (Sainte-Florence n’est qu’à 8 Km).

Son histoire géologique :
Devant le calme de ce paysage, on oublie aisément les bouleversements géologiques de l’ère secondaire qui, il y a quelques 300 millions d’années, entraînèrent un relèvement progressif du vieux socle hercynien par rapport à une couverture de sédiments calcaires selon une ligne de failles dans une direction S.E/N.0 allant de Saint Laurs (au-delà de Faymoreau dans les Deux-Sèvres) jusqu’à Saint Philbert de Bouaine (auprès du Lac de Grand Lieu).
La dénivellation créée par la faille est spécialement sensible à Sainte Cécile en raison du travail d’érosion opéré par le Petit Lay pour percer au Gué l’obstacle des terrains anciens. Au pied de la faille s’accumulèrent les débris végétaux produits en abondance par la forêt équatoriale qui couvrait alors la région, débris qui se tranformèrent peu à peu en charbon, d’où, à la fin du 19ème siècle, les mines exploitées à Faymoreau et à Chantonnay, et des essais sur Sainte Cécile à la Marzelle et au Fraigne, peu rentables et vite abandonnés.

Sa construction :
Les cinq moulins qui couronnent le site, en constituent un des attraits ; malheureusement leur état très variable va de restaurations assez importantes permettant un séjour de quelques jours à la ruine quasi- totale. Le 4 août 1818, la famille Bulteau, propriétaire de Mignon à l’époque, vend à Gabriel et à René Thomas, fariniers au Gué, 72 ares dans les bois de Mignon sous la forme d’une bande de 150m. de longueur le long du chemin avec une profondeur de 49m pour y construire les deux premiers qui seront les seuls à figurer sur le premier plan cadastral de Saint Martin des Noyers vers 1825 :
- le Goyon restauré par son propriétaire
- Plochet, en très mauvais état aujourd’hui.
En 1863, sur une parcelle toujours détachée de Mignon, « Maître Jacques » est construit par la famille Thomas. De l’autre côté de la route, « Le Grand Baron » et « Le Petit Baron » sont construits respectivement en 1835 et 1840.

Un état intéressant retrouvé aux archives de la Vendée donne une estimation précise des frais engagés par le Général Baron de l’Espinay pour la construction du Grand Baron, initialement appelé le « Moulin du Bois de la Cour », puis « Le Baron ». Malgré un toit en mauvais état, il conserve sa meule datée des années 1870 et une grande partie de son mécanisme. Il est racheté en 1920 par le Dr. Ribereau à la famille de Rougé qui vendit vers la même époque les moulins à eau de Chalon et de l’Aublonnière qu’elle possédait à Sainte Cécile. L’idée de compléter par des moulins à vent la capacité de production des moulins à eau pendant la période d’étiage de la Saint-Jean à la Toussaint date donc du 19ème siècle.

Le moulin aujourd’hui :
En juillet 2007, est projeté sur le site même de la colline des Moulins des Bois le film de Luc Brusseau « Du moulin au pain ». A cette occasion, les propriétaires rencontrent Yves Ruel, président de l’Association Vendéenne des Amis des Moulins (AVAM), à qui ils font visiter le moulin.

Ils concluent ensemble que la création d’une association, qui aurait pour objectif la restauration et la mise en valeur du moulin et de son site, permettrait de donner du sens à une sauvegarde, que l’état de la toiture rend indispensable à la conservation du moulin et tout particulièrement de son intéressant mécanisme, jusqu’ici en bon état.

Une réunion d’information est organisée en juin 2008, à laquelle sont invités à participer tous ceux qui s’intéresseraient de près ou de loin aux moulins et au site de la Colline des Moulins des Bois. Ils se retrouvent une bonne vingtaine, réunis par cet attachement au site exceptionnel et à ses moulins. C’est ainsi que débute l’histoire de l’AMMC, dont la naissance officielle a lieu le 19 septembre 2008 à la mairie de Saint Martin des Noyers.

Et depuis, l’équipe de passionnés qui compose cette association a œuvré avec dynamisme et efficacité, grâce à la motivation et à la compétence de chacun, pour commencer à réaliser l’objectif qu’elle s’est donné : « la sauvegarde et la restauration du moulin Baron et la mise en valeur du patrimoine du site des Moulins des Bois ». La toiture a été sauvegardée, les abords éclaircis, la butte dégagée ; à l’intérieur, planchers, rampe, fenêtre, ont été aménagés de manière que les visiteurs puissent avoir accès à la découverte de l’intéressant mécanisme.

De nombreuses manifestations ont été l’occasion pour les habitants des deux communes concernées, Saint Martin des Noyers et Sainte Cécile, mais aussi pour des visiteurs venus de plus loin, de découvrir le site et son dynamique projet ! L’objectif de l’association est maintenant d’entreprendre la restauration du moulin en vue de sa remise en fonctionnement. Et la colline retrouvera son aspect d’antan avec un moulin, des ailes, du vent, et de la farine …
Dans cet objectif, l’association lance une souscription publique par la Fondation du Patrimoine afin de recueillir les fonds nécessaires à ce grand projet.

ANNEXE 1 : LA CONSTRUCTION DU MOULIN BARON
A la mort de sa seconde épouse, Melle Le Tissier, pour déterminer les droits respectifs des enfants de ses deux mariages, le général Baron de l’Espinay fait établir par acte Raboisson, notaire aux Essarts, en date du 29 juin 1841, un état des améliorations faites sur les biens de sa terre des Essarts. L’expertise est faite par Pierre Bedon, maître charpentier, demeurant à Saint Michel, près du bourg des Essarts, « ayant fait en partie ces constructions ». Assiste également à l’opération M. Jean-Baptiste Thibaudeau, propriétaire à Sainte Cécile, « chargé des intérêts de M. le Baron de l’Espinay et en cette qualité, ayant surveillé et présidé à toutes les réparations, améliorations et constructions » faites par celui-ci.

On lit dans l’acte : « Constructions faites en 1835 : le moulin à vent du bois de la cour (ancien nom du Moulin Baron) :
• La main d’œuvre pour la maçonne a été estimée 325F
• La chaux nécessaire à la construction estimée 180F
• Construction de la butte de terre pour l’élévation du moulin 150F
• Achat des meules et transport estimé 600F
• Toute la ferrure du dit moulin, main d’œuvre et achat, estimée 350F
• Main d’œuvre du charpentier pour la confection entière du moulin 730F
• Extraction de la pierre estimée 100F
Total des sommes employées pour la construction du dit moulin qui a eu lieu en 1835 : 2 435F

L’acte continue par des constructions, faites en 1830, au « moulin à eau de l’Aublonnière et à la maison y joignant » pour un total de 3 535F.
D’après les documents cadastraux de Saint Martin des Noyers, le moulin voisin de la Vigilante, appartenant aujourd’hui à M. Herbreteau, aurait été construit entre 1841 et 1843, et imposé à partir de 1844. En 1841, le moulin Baron et les deux moulins à eau de l’Aublonnière étaient loués pour 900F par an à René Thomas fils, par un bail de cinq ans se terminant le 23 avril 1842.

Par baux du 17 décembre 1893 et 7 janvier 1894, le Vicomte de Rougé, nu-propriétaire, et le Comte de Pontevès, son beau-frère, usufruitier, louent du 23 avril 1895 au 23 avril 1904 à Auguste et Céleste Rocheteau :

- Les moulins à eau de l’Aublonnière, propres à faire farine avec leurs tournans, virans et accessoires, avec mécanisme monté d’après le nouveau système (roue hydraulique à coussinets)

- Les deux moulins à vent du Bois de la Cour, propres à faire farine avec leurs tournans, virans et accessoires, y compris leurs cernes, la vigne qui en dépend, le champ du Bois de la cour, le pré de la Motte et la moitié du pré de Chalon, faisant au total 5 ha 40. Le fermage total est fixé à 1100 F par an, plus un forfait de 100 F pour les impôts. Le bois pour l’entretien sera fourni par le bailleur.

La meule actuellement en place au moulin Baron portait une trace aujourd’hui effacée d’une date de 187 ? Cette installation d’une nouvelle meule correspondait-elle à une amélioration technique par rapport à la construction initiale de 1835 ?

ANNEXE 2 : LES MEUNIERS
Voici quelques premières indications sur les auteurs des graffiti du Moulin Baron.

1. L. LARCHER - 1887. Il s’agit très probablement de Louis Larcher, né à Sainte Cécile le 28 janvier 1838, qui épousa à Sainte Cécile le 26 juin 1867 Bénigne Chevré, 20 ans, originaire de Saint Philbert du Pont Charrault ; il figure dans les actes en tant que meunier et habitant le bourg, et eut deux enfants à Sainte Cécile :

- Victorine Jeanne Louise Larcher, née le 9 juillet 1870, mariée le 1er juin 1897 à Alexandre Chiron, originaire de la Gironde.
- Osée Célestin Louis Larcher, né le 12 juillet 1872, sans indication ultérieure.

Les actes de décès de Louis Larcher et de sa femme ne figurent pas à Sainte Cécile ; cette famille dont les moyens semblent modestes (garçon meunier, et non pas meunier en titre) quitta donc la commune à une date indéterminée (vers 1890/1900). On notera que Louis Larcher était fils de Jacques Larcher (1808-1880) meunier au Bourg, marié en 1837 avec Louise Marie Anne Moreau (1809-1845) aubergiste au Bourg, et que cette dernière était fille de René Ambroise Moreau (1783-1860) et la petite fille de Louis Moreau, dit la Neige (1757-1829), tous deux anciens combattants vendéens de Sainte Cécile, dont vous trouverez ci-joint les notices à paraître dans le prochain numéro de « la Lyre »

Kou AUGULLIAR (incertain) 1878 (ou 1879). Cette graphie très incertaine ne permet pas d’identifier le personnage. Disons seulement qu’on trouve vers cette époque une famille Annereau originaire de Mouchamps que les actes disent meuniers au moulin de la Cour (sans autre précision), notamment Auguste Annereau (1831- 1897), marié à Marie Julie Jarousseau, dont au moins trois enfants :

- Eugène Annereau, né à Mouchamps en 1858, meunier, décédé célibataire au moulin de la Cour en 1887
- Louis Jules Alphonse Annereau, né à Mouchamps en 1861, épouse à Sainte Cécile en 1888 Bénigne Lucas, fille d’une Larcher, puis en secondes noces à Sainte Cécile en 1897, Victorine Gendronneau
- Louise Alphonsine Annereau, née à Mouchamps en 1876, épouse en 1897 à Sainte Cécile Alexandre Verdon. Peut-on imaginer une famille d’ouvriers saisonniers installés pendant l’été de manière précaire dans un moulin ?

André Yves HIBARD (incertain) 1871 Identification non résolue. La lecture « André Yves » est-elle valable ? Faudrait-il lire Bibard, ce qui nous renverrait à la famille bien connue des charpentiers, auteurs éventuels de travaux lors du changement des meules vers cette date ?

Textes : Madame Prate Illustrations, mise en page : Patrice Gaboriau. Page d’accueil site AMMC www.ammcbaron.fr
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