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Les Conflits Nationaux à Saint Martin des Noyers

5 671 octets ajoutés, 21 décembre 2020 à 14:16
Afrique du Nord - conflits Algérie, Tunisie et Maroc
==Afrique du Nord - conflits Algérie, Tunisie et Maroc==
Les La France a connu différents conflits auxquels en Afrique du Nord (source Wikipedia) : Au Maroc : le protectorat français est le régime de tutelle qui fut exercé par la France dans l’empire chérifien, mis en place par le traité franco-marocain conclu à Fès le 30 mars 1912, entre la Troisième République française et Moulay Abd El Hafid, éphémère sultan marocain. La fin de ce protectorat, dont l'arrivée fut annoncée au Maroc par le sultan Sidi Mohammed ben Youssef, futur roi Mohammed V, fut actée avec la Quatrième République française le 2 mars 1956. La conquête de la Tunisie par la France a lieu en 1881, lorsque les troupes françaises pénètrent le territoire de la «régence de Tunis», alors sous domination de l’Empire ottoman et source de nombreuses intrigues entre puissances européennes. Le protectorat, instauré à la fin des combats et de la répression des révoltes, s'achève en 1956 avec l'indépendance de la Tunisie. En Algérie, colonie française depuis 1830, divisée en départements depuis 1848, un conflit armé s'est déroulé de 1954 à 1962. Le conflit débouche, après «Les Accords d’Evian» du 18 mars 1962, sur l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet suivant. Entre 1952 et 1962, 1 343 000 appelés ou rappelés et 407 000 militaires d'active (soit 1 750 000 militaires) ont participé les été envoyés en Algérie. D’autres ont été affectés au Maroc et en Tunisie. Parmi eux, de nombreux jeunes militaires de St Martin la commune que nous essayons de recenser actuellement. Fort heureusement, la commune ne compte aucun tué durant ce conflit. Certains ont accepté de nous livrer leur témoignage. ===Témoignage de Roger SORIN, appelé en Algérie=== Je suis né en 1934. J’avais 20 ans lorsque je fus incorporé le 10 septembre 1954 à Angers ; trois jours plus tard, le 13, je partais faire mes classes à Donaueschigen (Allemagne). Le 14 mars à la F.R.A.C. (Formation Rationnelle Accélérée de Chauffeurs), je suis affecté à la C.A. (Compagnie Antichar) à Willengen (Allemagne) dans un régiment de batteries expérimentales de mortiers. Du 25 mai 1955 au 25 juin 1955 je suis chauffeur du commandant de batterie.  Notre régiment, après avoir traversé la France par la route avec le matériel a embarqué à Marseille sur le « Ville d’Oran ». Nous sommes arrivés à Oran le 2 octobre 1955. Le 6 octobre nous installons notre bivouac à Touarirt puis à Berkane dans le Rift marocain. Le 26 juillet 1956, nous repartons du Marocqui vient d’obtenir son indépendance le 7 avril 1956, et arrivons en Algérie pour stationner à Aflou jusqu’au 17 octobre 1956. Je suis resté dans les territoires du sud du 19 août 1956 au 30 octobre 1956 et du 30 octobre 1956 au 17 février 1957 à Taouiala et à Trézel (djebel Nador). De là, le 1° octobre 1956, nous avons participé à une opération dans le djebel Amour, nous avons eu 16 morts et 3 camions brûlés. Nous étions basés à Aflou et partions pour Taouiala et retournions sur Trézel jusqu’en février 1957. Lors de cette opération, j’étais chauffeur du colonel et nous tournions dans le djebel depuis 2 à 3 jours en passant et repassant par le même itinéraire. Un jour il y eu 2 camions de la 2ème compagnie qui sont tombés en Tunisiepanne et 2 autres ont été désignés pour les attendre.  Nous étions juste à la sortie du djebel Amour avec la jeep, les autres étaient rentrés au cantonnement à une quinzaine de kilomètres lorsque nous avons reçu un message. Le colonel a fait embarquer les gars et demandé au capitaine de la C.A. de venir le rejoindre avec sa jeep sur laquelle était installée une mitrailleuse 12.7, et de partir en éclaireur ; j’ai suivi avec le colonel puis les camions et nous sommes partis à fond. Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux j’ai vu le premier camion en feux, le capitaine s’est garé et comme je suivais de près j’ai eu juste le temps de me déporter sur la gauche en regardant si les autres arrivaient, cela a demandé une minute au plus avant que les premiers voltigeurs arrivent, le temps m’a semblé long. Je suis descendu de la jeep, me suis mis derrière une grosse pierre et j’ai attendu.  Le capitaine et le colonel sont partis avec les gars en progressant de chaque côté du piton et je suivais avec ma jeep derrière eux. En avançant avec mon véhicule j’ai trouvé un gars qui était allongé à côté du camion, je ne voulais pas lui passer dessus, j’ai hélé un collègue pour le retirer sur le bas-côté ; je l’ai pris sous les bras et l’autre l’a pris par les pieds. Au moment de le soulever un jet de sang est sorti de sa gorge tranchée, cela m’a fait « une drôle d’impression » j’ai été sans dormir pendant 2 à 3 nuits. Les morts ont été rassemblés près de la jeep et une sentinelle a veillé en montant la garde toute la nuit. Le lendemain ils ont été embarqués dans des camions pour une sépulture ou un rapatriement.  Pendant le temps de mon service je n’ai pas monté de gardes de jour car j’étais à la disposition du colonel comme chauffeur, nous n’étions pas en caserne mais toujours opérationnel. Ma démobilisation a eu lieu le 17 février 1957. Je suis parti en convoi de Trézel et démobilisé à Oran où nous étions 4500 libérables du secteur à embarquer sur l’ « Athos II ». Nous avons débarqué à Marseille puis chacun a pris la direction qu’il voulait. Je suis parti vers Paris, puis la Roche sur Yon et Saint Martin des Noyers et enfin la ferme du Landais.  Durant mon séjour en Afrique du Nord, je ne suis venu en permission qu’une fois à Noël 1956 et lorsque je suis retourné là-bas j’ai rencontré un de mes concitoyen, Gilles Renaudin qui venait d’arriver. Roger SORIN 
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