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Personnalités de Saint Martin des Noyers

Révision datée du 17 février 2024 à 18:02 par Mémoire et Patrimoine (discussion | contributions) (Abel Chataigner (1907 - 1963))

Sommaire

Pierre Monnereau (1787 - 1856)

La famille Monnereau, à la fin du XVIIIè siècle est bien représentative du terroir vendéen. Le père est entouré de la considération générale, artisan dont la forge est réputée alentour, propriétaire de plusieurs maisons du bourg. La mère vit dans son ombre, ne connaissant que la maison et l’église. Ce ménage aura seize enfants dont le second sera Pierre, né à Saint Martin des Noyers (Rue Abel Chataigner), le 29 juillet 1787.

Une tempête va se lever : la Vendée se soulève contre le pouvoir révolutionnaire. Sa famille cache des prêtres réfractaires et des religieuses. Pierre lui-même va « servir » la messe, en cachette, dans la forêt du Détroit.

Il travaille à la forge de son père. C’est un bon ouvrier. Mais une fois le travail terminé, il n’est pas le dernier à faire la fête avec les copains, il est plutôt leader. Un jour, une partie de pêche se termine mal, il avale une arête et c’est l’infection… L’épreuve de la maladie le met à distance de ses distractions, aiguise sa réflexion.

Avec son père, il assiste à la mort de son curé. La vocation de Pierre se précise. En novembre 1807 il rentre au séminaire de Chavagnes. Ordonné prêtre le 25 août 1811, il rejoint les Sables d’Olonne comme vicaire puis en février 1812, il est nommé à Notre Dame de Fontenay le Comte. En décembre 1812, il assiste son père mourant et apprend sa nomination à la Garnache, il y restera un an. En décembre 1813, le voilà vicaire à Aizenay. Le 1° août 1814, il est nommé curé des Brouzils, il y restera jusqu’à sa mort.

En 1818, il fonde la Congrégation des Religieuses des Sacrés Cœurs qu’il dirigera jusqu’à sa mort le 26 avril 1856. Trois mille personnes : 75 prêtres, 157 religieuses assistent à la célébration.

Le 7 juillet 1997, à Rome, le pape Jean Paul II le déclare Vénérable. (Les sœurs de Mormaison – Terre de Vendée Gaétan Bernoville)


Alexandre Gauducheau (1874 - 1946)

 
Alexandre Gauducheau - Tous droits réservés

Une rue de St Martin porte son nom "Rue du Docteur Gauducheau", mais qui était-il ? Médecin Major de 1re classe, Officier de la Légion d’Honneur né le 18 juin 1874 à St Martin des Noyers, au lieudit la Boivinière, il est le fils de Augustin Gauducheau, décédé avant 1894, et de Alexandrine Bricou, à la Ferrière en 1892. Ses parents habitent la Boivinière en 1886, son père est expert, lui n’est plus recensé (études ?). Pas de Gauducheau à la Boivinière en 1891. Il semble que ce soit le seul enfant.

Il est connu pour ses travaux portant sur trois catégories distinctes : études de microbiologie, de prophylaxie et de technique alimentaire.

Elève médecin, il réside à la Ferrière en 1892. Engagé volontaire pour trois ans le 25 octobre 1893 à Bordeaux (Gironde), dans l‘infanterie de marine, il est admis comme élève de santé de la marine. Arrivé au corps à l’école le 20 octobre 1893, immatriculé sous le numéro 239. Lieutenant-Colonel en retraite, il décédé à St Martin des Noyers le 1er juin 1946.


A suivre, plus de détails sur sa vie.

Classe 1894, bureau de recrutement : la Roche sur Yon, numéro matricule 134, volume 1, page 192. Lauréat de la faculté de Bordeaux en 1896 (Prix de la société des amis de l’Université de Bordeaux. Nommé médecin auxiliaire de 2ème classe de la marine le 19 novembre 1896. Sorti de l’école le 22 du dit mois. Nommé médecin stagiaire de 2ème classe du corps de santé des colonies le 17 décembre 1896. Nommé médecin de 2ème classe des colonies le 11 juin 1898. Médecin aide major de 1ère classe le 17 juin 1898. Nommé médecin major de 2ème classe le 9 avril 1903. Campagnes : A Madagascar, en guerre du 25 février 1897 au 18 mars . Au Tonkin en guerre du 13 avril 1899 au 13 février 1903. Au Tonkin en guerre du 22 novembre 1903 au…. Décorations : A reçu la médaille coloniale avec agrafe Madagascar en 1897. Décoré Chevalier de l’ordre d’Angouan. Actions d’éclats et citations à l’ordre de l’Armée : Félicitations à l’ordre du Corps de Madagascar en 1897. Lettres et témoignages de satisfaction du ministre : A reçu un témoignage de satisfaction du Ministre de la Marine le 11 décembre 1896.

Extrait paru dans la revue de la Société « La Terre et la Vie » NECROLOGIE A. GAUDUCHEAU (1874-1946) : Une des figures les plus pittoresques de notre Société d'Acclimatation a disparu récemment. Nos collègues connaissaient tous ce savant austère mais délicieux qui leur a présenté, pendant un quart de siècle, une série d'inventions culinaires ou plutôt de techniques alimentaires, telles que les fameuses intrasauces, qui a écrit pour notre Bulletin tant d'articles remarquables sur l'hygiène alimentaire, les Amibes ou la pathologie tropicale et qui s'était, en outre, révélé un conférencier prestigieux, accompagnant ses explications de projections et de films inédits de grande valeur documentaire. Alexandre GAUDUCHEAU était né le 18 juin 1874, à Saint-Martin-des-Noyers, en Vendée, le pays de ses ancêtres. Il y est décédé subitement le l°' juin 1946. Je connais peu de carrières mieux remplies que la sienne et on peut affirmer que peu d'hommes ont fourni un travail d'une qualité aussi élevée au cours de son existence.

Docteur en médecine en novembre 1896, nommé médecin de la Marine puis des Colonies, il prit part, en 1897-1899, à la campagne de Madagascar. Il y fut cité à l'ordre du jour du corps d'occupation par le général Galliéni. En 1899-1914, il fit partie des diverses campagnes en Indochine et en Chine, servit dans les corps de troupes et les ambulances à Hanoï, Tourane, That-Ké et Lao'Kay, fonda l'Institut vaccinal du Tonkin, et fut professeur aux Ecoles de Médecine d'Hanoï et de Canton. La guerre mondiale de 1914-1918 le surprit au Tonkin, où il reçut de nombreuses félicitations officielles pour les services qu'il rendit pendant les hostilités à l'institut Vaccinogène et au laboratoire de biologie de Hanoï, notamment pour la façon magistrale dont il organisa l'inoculation du vaccin anticholérique aux recrues annamites.

Il devint ensuite médecin-chef des brancardiers divisionnaires, puis médecin divisionnaire et médecin chef d'ambulance dans la zone des Armées de la Métropole, et fit preuve, au Chemin des Dames, d'un courage extraordinaire qui lui valut une citation à l'ordre de la 153• division d'infanterie. Officier de la Légion d'honneur, titulaire de la croix de guerre, le Dr GAUDUCHEAU consacra ultérieurement son activité à la poursuite de travaux entamés au cours de sa carrière militaire, ainsi qu'à des recherches nouvelles sur tous les sujets qui le passionnaient et qui devaient contribuer à l'amélioration du sort de l'homme.

La liste des travaux du Dr GAUDUCHEAU comprendrait de nombreuses pages ; nous devons donc renoncer à sa publication dans le présent Bulletin. On peut les grouper en trois catégories distinctes : études de microbiologie, de prophylaxie et de technique alimentaire. Les travaux de microbiologie sont relatifs aux amibes et aux amibiases, à la variole, à la vaccine et à la bactériologie des pays chauds. Le Dr GAUDUCHEAU démontra, entre autres, que le béribéri n'est pas une simple avitaminose, mais que des troubles toxi-infectieux ayant leur origine dans l'intestin, s'ajoutent au déficit vitaminique ; il mit dès lors au point une méthode qui s'avéra des plus efficaces et qui rendit les plus grands services en Indochine et en Chine. Les travaux du Dr GAUDUCHEAU sur la prophylaxie concernant principalement la prophylaxie antivénérienne. Les améliorations qu'il a préconisées à la méthode prophylactique de METCHNIKOFF et Roux ont été adoptées avec beaucoup de succès par les Services publics d'hygiène. Toutefois, comme nous l'avons signalé plus haut, ce sont les travaux sur l'alimentation qui ont valu au Dr GAUDUCHEAU sa plus grande notoriété dans notre Société. Les études qu'il a publiées dans ce domaine sont d'un volume considérable et souvent révolutionnaires.

La plus remarquable innovation due à notre regretté collègue a été celle des intrasauces, mise au point après de très nombreuses années d'études. L'idée d'introduire des matières odorantes directement dans les chairs de l'animal, en injectant des intrasauces (condiments : aromates dissous dans des graisses) dans le système circulatoire, après saignée, lui vint un jour après l'incident suivant : li se trouvait alors chez la marquise de Noailles, et il avait essayé en vain d'améliorer notablement la qualité des chairs de la volaille appartenant à son hôtesse, à l'aide de nourritures variées et sélectionnées; devant l'insuffisance des résultats obtenus, il décida d'essayer la méthode qui faisait l'objet de ses études depuis quelque temps, celle d’intrasauces. Le succès récompensa son initiative et il décida dès lors de mettre sa méthode au point et de la rendre pratique pour une utilisation aussi générale que possible.

Nos collègues se souviennent des réalisations acquises, et la Société d'Acclimatation les a fait connaître au public à l'occasion de ses déjeuners amicaux annuels. Alexandre GAUDUCHEAU ne s'est pas borné à des innovations de ce genre. Il a prévu et prédit à peu près toutes les catastrophes alimentaires qui devaient s'abattre sur l'humanité, pendant et à la suite de la guerre qui vient de se terminer. Il a même prédit le sort réservé à l'Homme si celui-ci ne sait pas maîtriser ses inventions et s'il est incapable de conserver son équilibre fonctionnel dans les conditions si profondément modifiées où il se trouve précipité par sa technique.

C'est cette synthèse philosophique de ses travaux que le Dr GAUDUCHEAU a publiée en 1940 sous le titre suggestif « Le Sort de Prométhée ». Véritable testament scientifique qu'aucun de ses collègues ne doit manquer de lire et de méditer. Certes, le destin de l'homme était la préoccupation dominante d'Alexandre GAUDUCHEAU. Et c'est pourquoi il n'a jamais cessé de travailler. La veille de sa mort, il étudiait et il rédigeait encore, s'accrochant désespérément à l'espoir, non pas de faire figure de prophète, mais de contribuer au sauvetage de Prométhée. Lucien Pour

Anselme Roy (1868 - )

Directeur de l'Ecole publique et Secrétaire de Mairie, auteur d'une Monographie écrite et illustrée de la main de l'auteur, en deux volumes traitant de la vie à Saint-Martin-des-Noyers.

Son nom a été donné à l'école publique regroupant toutes les classes sur le site de l'école de filles.

en cours de développement.

Victor Rochereau (1881 - 1962)

 
Victor Rochereau - Tous droits réservés

Victor ROCHEREAU est un industriel et homme politique français, né le 14 septembre 1881 à Saint-Martin-des-Noyers, en Vendée, où il est mort le 2 janvier 1962. Conseiller d'arrondissement, il est élu député de la Vendée en 1914 sous les couleurs de l'Action libérale populaire, le parti chrétien conservateur de l'époque.

Systématiquement réélu jusqu'à la chute de la Troisième République, membre de la Fédération républicaine, il appartient à différents groupes parlementaires de la droite, celui des Indépendants le plus souvent.

Auguste Gauducheau (1890 - 1934)

 
Auguste Gauducheau - Tous droits réservés

Un siècle plus tard, les photographies sur plaques de verre de mon grand-père ont été retrouvées. Jean-René NICOLEAU : Histoire de la découverte.

En construisant l’arbre de ma généalogie côté maternel (Gauducheau de Saint-Martin-des-Noyers en Vendée), je me suis mis à la recherche de documents photographiques dans les cartons familiaux. Ma mère (85 ans) me dit alors que son père, qu’elle n’a pas connu, était photographe amateur et que sa mère avait conservé son matériel au village de la Couaire à Saint-Martin-des-Noyers. Commença alors un jeu de piste qui se termina dans le grenier de mon cousin Hervé, là où son défunt père (mon oncle) avait entreposé ce qu’il restait de la demeure familiale de la Couaire avant de la louer. Dormaient là, depuis un siècle, 37 boites de plaques photographiques fermées hermétiquement et 187 plaques de verre en vrac dans un carton.

Qui était mon grand-père ? Auguste Gauducheau est né le 24 novembre 1890 au village de la Couaire de Saint-Martin-des-Noyers (commune rurale au centre de la Vendée). Ses parents et grands-parents étaient propriétaires de leur maison et vivaient en cultivant « l’ouche » adjacente à leur habitation. Pour percevoir des revenus, ils avaient des métiers à tisser et vendaient leur production en faisant des « tournées » dans les villages alentour. Auguste perdit son père alors qu’il n’avait que 12 ans et reprit à son compte l’activité de tissage. Le recensement de 1906 le qualifie de « patron », il avait alors 16 ans.

Auguste se passionna très tôt pour les techniques nouvelles qui arrivaient en ce début de XXe siècle : électricité, automobile, photographie… En 1911, il n’a que 21 ans, il fait l’acquisition d’un appareil photographique et du matériel pour développer ses épreuves. Il profite alors de ses « tournées » pour photographier ses contemporains, soit dans leur vie de tous les jours, soit habillés « en dimanche » pour l’occasion.

En 1914, bien que sa classe soit concernée, il ne part pas à la guerre car il a été réformé lors du conseil de révision de 1910 en raison d’une « faiblesse au poumon ». Il en profite pour photographier les familles des soldats mobilisés. Celles-ci enverront les clichés à leur père, frère, ami au front sous forme de cartes postales afin de franchir plus facilement les barrières de la censure militaire. En mars 1917, les réservistes jusqu’à 50 ans et les exemptés sont mobilisés. Auguste se retrouve chauffeur. Il sera démobilisé en juin 1919. Il reprend alors son activité de tissage, et continue parallèlement son activité de photographie jusqu’en 1921. A partir de ce moment, il se consacre principalement à sa profession initiale en mécanisant le tissage.

En 1925, il rencontre ma grand-mère Marie-Louise Merland de Saint-Hilaire-Le-Vouhis (Vendée) et l’épouse en 1926. Naitront de cette union, en 1927, Auguste fils et en 1932, ma mère Irène. La « faiblesse au poumon » pour laquelle il avait été exempté du service militaire en 1910 était bien réelle, la tuberculose l’emporte en 1934 à la veille des deux ans de ma mère.

La photographie dans les campagnes au début du XXe siècle : L’invention de la photographie date du début du XIXe siècle (Niépce vers 1825). Tout au long de ce siècle la technique va évoluer progressivement, notamment en raccourcissant le temps de pose qui était de plusieurs heures au départ, du traitement chimique du développement et de la fixation des images. Dans les grandes villes, des échoppes de photographes ont fleuri à partir de 1850-1860. Ce n’est qu’à compter de la toute fin du XIXe siècle qu’elles sont arrivées dans les gros bourgs. Il fallait alors prendre rendez-vous, poser longuement plusieurs fois, revenir pour choisir l’épreuve désirée et se faire livrer la photographie définitive. Tout cela était long, coûteux, et, il faut bien le dire, pas toujours très fidèle si le sujet avait demandé à être retouché après le tirage sur papier.

L’épreuve était impressionnée en négatif sur une plaque de verre à l’aide d’appareils photographiques dont le maniement réclamait un certain savoir-faire. Bien sûr tout était manuel : réglage de la netteté par mesure de la distance du sujet à l’aide d’un mètre de couturière, ouverture de diaphragme et vitesse d’obturation en fonction de l’instinct du photographe.

Auguste, à l’instar des premiers reporters qui sillonnaient le monde, transportait son matériel de prise de vue directement chez l’habitant, dans les cours de ferme ou les ateliers des artisans. Il a permis à des gens qui n’auraient jamais franchi le seuil d’un photographe d’être fixés sur plaque de verre. On peut supposer que, notamment pour les personnes âgées, ce fut la seule photographie de leur vie.

Que représentent les photographies ? Comme je l’ai décrit plus haut, Auguste profitait de ses « tournées » pour photographier ses contemporains. On y retrouve beaucoup de portraits, de sujets seuls ou en famille, des artisans (sabotiers, forgerons, couvreurs, agriculteurs…) dans l’exercice de leur métier. On trouve aussi quelques noces et fêtes de village ainsi que certaines scènes de la vie de tous les jours. Je n’ai malheureusement pas trouvé de photos de ma famille, ou très peu. J’ai du mal à imaginer que Auguste, qui photographiait les mariages de son entourage, n’ait pris aucun cliché de celui de sa sœur en 1913. De même, je n’ai retrouvé aucune photographie de ma grand-mère dont il était fou amoureux (si on se réfère à leur correspondance) et de son atelier de tissage à la pointe du progrès dont il était si fier. Il est fort probable que les photographies de famille aient été mises à part et malencontreusement détruites lors du siècle passé.

J’ai restauré 419 photographies issues des plaques de verre qui étaient dans les boites et il me reste à traiter le carton de plaques « en vrac », dont la rénovation s’avère beaucoup plus fastidieuse.

Traitement des clichés : J’ai eu beaucoup de chance que les plaques de verre aient traversé le siècle sans trop de dommages. Toutefois, leur état de conservation est assez inégal et un important travail de restauration s’est imposé. Pour scanner des plaques de verre qui font 13x18 cm, j’ai dû faire l’acquisition d’un scanner qui accepte les négatifs de grande dimension.

Plusieurs étapes ensuite pour la rénovation :

   • Pour le scan en lui-même, j’ai choisi une résolution de 1600 DPI qui m’a semblé être un bon compromis entre la précision et la vitesse de scan. En ce qui concerne le cadrage, j’ai essayé au maximum de respecter celui de l’artiste. Cependant, dans certains cas, j’ai dû « resserrer » car il m’était impossible de traiter l’intégralité du cliché (plaque cassée ou sévèrement altérée).
   • Ensuite après l’inversion en positif, il a fallu donner du dynamisme à la photo. Celle-ci était généralement grisâtre et peu contrastée. Un passage dans un logiciel de traitement d’image avec des filtres personnalisés en est venu à bout. Le but n’étant pas d’embellir la photo, mais d’essayer d’être le plus proche possible de ce qu’elle était à la sortie du bain de développement.
   • Le plus gros travail a été ensuite la rénovation. Même les clichés qui semblaient les mieux conservés étaient parsemés de taches noires et blanches, œuvres du passage du temps sur la gélatine et de l’humidité qui a parfois réussi à s’infiltrer. Pour ceux que cela intéresse, j’ai fait plusieurs tutoriaux de rénovation que j’ai mis sur mon site.
   • Tout cela prend énormément de temps. Il m’a fallu entre une et douze heures de rénovation par plaque de verre. Et j’en ai traité 419 pour l’instant.

Intérêt pour la généalogie Avec les trois autres petits-enfants d’Auguste, nous nous sommes posés la question : que faire de ce trésor patrimonial ? En constituer un album qui serait restreint au cercle familial, oui, mais comme je l’ai indiqué plus haut, il n’y a pratiquement pas de photos de notre famille, mais de gens inconnus. J’ai alors décidé de profiter de ma passion pour l’informatique, pour créer un site ouvert à tout le monde, où chacun pourra essayer d’identifier les siens et laisser des commentaires sur chaque cliché. J’y ai également ajouté quelques repères historiques et une page sur l’aspect technique de la rénovation. Ainsi, tous les généalogistes pourront voir à quoi ressemblaient leurs aïeux, et pour les photos de famille reconstituer des fratries, avec parfois quelques surprises…

Ma démarche est totalement désintéressée, je ne cherche pas à faire de l’argent avec le travail de mon grand-père. Mais je ne désire pas non plus retrouver sur Internet des reproductions en cartes postales, posters… à partir du travail de mon aïeul et (un peu) du mien effectués par des gens peu scrupuleux. C’est pourquoi j’ai sécurisé mon site et déposé les photographies en copyright. Les autres généalogistes non concernés par Saint-Martin-des-Noyers pourront aussi voir comment étaient habillés, coiffés, chaussés les habitants d’une commune rurale de Vendée au début du XXe siècle. Et les amateurs d’art pourront contempler certaines photographies, qui, de par leur composition, l’étude de la lumière et la maîtrise des ombres, sont à elles seules de véritables œuvres d’art.

Conclusion J’ai passé une année complète à redonner vie au travail de mon grand-père. Les commentaires sur les photographies commencent à arriver sur le site pour mon plus grand bonheur. Certains y ont découvert leurs grands-parents lorsqu’ils étaient enfants, des lieux familiers ou tout simplement admiré l’insouciance de la vie rurale avant la Grande Guerre.

   • Mon site : https://photoguste.com

René Couzinet (1904 - 1956)

 
Victor Rochereau - Tous droits réservés

René Couzinet est né le 20 juillet 1904 à Saint-Martin-des-Noyers dans une maison qui jouxte l’école publique de garçons ou son grand-père maternel Emmanuel Allard est instituteur. Sa mère Yvonne Couzinet a suivi la tradition qui veut que les femmes accouchent chez leur mère. C’est son père, Pierre, Isidore Couzinet dit Alexandre qui a déclaré l’enfant en mairie. René Couzinet est mort le 16 décembre 1956 à Paris XVIe, il était un ingénieur en aéronautique français et un constructeur d'avions.

Fils d'instituteur, il se passionne très jeune pour l'aviation en observant le vol des hirondelles. Il entre en 1921 à l'École des arts et métiers d'Angers (comme Louis Béchereau) d'où il sortira deuxième de sa promotion, non sans avoir entre temps déposé plusieurs brevets relatifs à l'aviation, avant d'intégrer l'École supérieure de l’aéronautique en 1924. Il parvient à récolter quelque argent dans une usine de turbines du Nord afin de payer ses débuts d’étudiant, avant d'être incorporé, en novembre 1925, dans l'Armée de l'air où il devient sous-lieutenant.

En 1927, il construit le Couzinet 10 Arc en Ciel no 1 dont l'allure est très moderne pour l'époque. C'est un trimoteur monoplan en bois à aile épaisse, avec une dérive effilée caractéristique de tous les Arcs-en-Ciel qui suivront, pensé pour pouvoir réaliser des vols transatlantiques. L’hôtelier qui le logeait lui prête 50 000 FRF et il trouve trois moteurs (180 chevaux) cédés gratuitement par Jacques Lacoste, l’administrateur-délégué du motoriste Hispano-Suiza. L'ingénieur Georges Le Moy sera l'un des principaux concepteurs de cet avion. Le premier vol aura lieu le 7 mai 1928 au départ d'Orly, René Couzinet, Maurice Drouhin et Giannoli prenant place à bord de l'appareil[1].

Les Ateliers des Mureaux acceptent de prendre en charge le premier prototype. Couzinet fait figure de prestataire de services. Couzinet entreprend également des études d’avions d’observation que les A.N.F. Les Mureaux vendent. Albert Caquot apporta alors 6,6 millions au jeune ingénieur pour quatre prototypes de l’Arc-en-ciel, un appareil assez remarquable manquant néanmoins de mise au point[2].

En 1928, il construit le Couzinet 27, quadriplace de raid qui s'écrase le 8 août 1928 durant ses essais. Le mécanicien Lanet est tué sur le coup, le pilote Drouin décède quelques jours plus tard, Gianoli et Manuel survivent à leurs blessures.

Le soir du 19 février 1930, les ateliers de Meudon, que l'industriel Emile-Louis Letord avait mis à la disposition de René Couzinet, sont ravagées par un incendie, qui détruira non seulement les avions, mais également toutes les archives et les plans… L'ingénieur qui avait été à l'origine des premiers prototypes, Georges Le Moy, réussit la prouesse, en quelques mois, de refaire entièrement, de mémoire, tous les plans de l’avion Arc-en-Ciel, ce qui permit à René Couzinet de faire fabriquer l’Arc-en-Ciel n°3, avec lequel, en 1932, René Couzinet et Jean Mermoz effectueront le vol jusqu’à Buenos Aires.

Le Couzinet 33 Biarritz, quadriplace de grand tourisme, fait son premier vol le 25 novembre 1931. Du 6 mars au 5 avril 1932, il réalise la première liaison aérienne France-Nouvelle-Calédonie avec Charles De Verneilh pilote, Max Dévé navigateur, second pilote et radio et Emile Munch mécanicien]. Il est légèrement accidenté à l’atterrissage à Tontouta Nouméa (l'équipage est indemne). Il sera démonté et ramené par bateau en France. Le Biarritz no 2 est réparé et équipé de nouveaux moteurs plus puissants : il réalise toute une série de liaisons en Europe et en Afrique notamment un Paris Moscou avec Pierre Cot le ministre de l'Air, plusieurs vols en Afrique dont un aux îles du Cap Vert. Au retour d'Afrique du Nord il s'écrase à Blaisy-Bas (Côte d'Or) le 30 octobre 1933.

L'"Arc-en-Ciel", le 14 juin 1934, atterrit pour première fois à Fernando de Noronha. Le Couzinet 70 Arc-en-ciel III fait son premier vol le 11 février 1932. Le 16 janvier 1933, piloté par Jean Mermoz et accompagné par Couzinet lui-même, le Couzinet 70 (immatriculé F-AMBV) franchit l'Atlantique Sud de Saint-Louis-du-Sénégal à Natal en 14h32 pour 3.173 km soit une moyenne de 227 km/h. Le retour s'effectue du 15 mai au 21 mai où l'arrivée au Bourget est triomphale devant 15 000 personnes. L'avion fut ensuite exploité par Air France jusqu'en 1937.

Tous ces avions conservaient la même formule trimoteur mais ne furent jamais acceptés avec beaucoup de chaleur par les officiels de l'aéronautique française. En 1933, séparé d'A.N.F Les Mureaux, Couzinet apparaît au bord de la faillite. Marcel Dassault disait de lui : "René Couzinet fait de bons avions, mais il ne sait pas les vendre". Par la suite, le bureau d'études de Couzinet est intégré à celui de Breguet à Vélizy.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il émigre au Brésil où il est chargé de la direction technique de l'aéronautique nationale. À son retour, la plupart des portes des bureaux d'études lui sont fermées. Ses projets multiples et futuristes d'hydroglisseur et d'avions à décollage vertical ne dépasseront pas le stade de maquettes. Il ne parvient pas à obtenir de l'administration l'autorisation de remettre en état ses ateliers sur l'île de la Jatte, détruits durant la guerre. Désespéré, il se suicide avec un revolver en entraînant dans la mort son épouse, veuve de Jean Mermoz, le 16 décembre 1956[3]. Il est enterré au cimetière parisien de Bagneux.

L'aéroport de La Roche-sur-Yon - Les Ajoncs porte également le nom de René Couzinet. Lire le livre « René Couzinet, de Lindbergh à Mermoz » d’Emmanuel Galoyanni paru à Geste Edition

Abel Chataigner (1907 - 1963)

 
Victor Rochereau - Tous droits réservés

Né le 17 janvier 1907 à Saint Martin des Noyers, pupille de la Nation (son père est mort en 1918).

Il se passionnait pour le dialecte traditionnel de la Vendée, recueillait des expressions de patois, constituait un lexique avec traduction française. Ce gout de la philologie devait lui demeurer toute sa vie, comme une source de joies intimes. Diplômé des Hautes Etudes Politiques (Sciences Po.), il postule une place dans les colonies et devient adjoint des services civils le 2 juin 1938.

En dehors de ses fonctions, il se consacre à l’étude des langues du Sénégal où il avait reçu son affectation. Il fut nommé administrateur adjoint des colonies le 1° novembre 1942. Il fut nommé ensuite consul de France à Ste Marie de Bathurst, en Gambie britannique où il se montre habile diplomate et homme du monde. Il reçut la reine d’Angleterre, en représentant de la France. Une foule d’amis le fréquentait dans un logis original qu’il s’était fait construire et que l’on appelait la Tour d’Abel.

Lorsqu’il prit sa retraite en 1957, il commença de s’aménager une maison à St Martin, sa commune natale, et il acheta un des Moulins des Bois, en pleine solitude, où il rêvait de se créer un ermitage. Mais le Sénégal devenu indépendant allait bientôt le rappeler.

Parmi ses nombreux amis du Sénégal, Léopold Senghor, le président de la nouvelle République, comptait au premier rang. Il pria ce grand connaisseur de la langue, du génie et des problèmes de l’Afrique occidentale de revenir auprès de lui comme Conseiller Technique aux Affaires Etrangères. Abel Chataigner vécut cette période tourmentée où le Mali fut créé, puis éclata, et il remplit souvent alors les fonctions d’un véritable ministre des Affaires Etrangères.

De temps à autre, il revient en France, séjourne à Paris, se repose à St Martin. Il se remet à ses études philologiques dès qu’il trouve un moment libre ; il a étudié le peulh, le mandingue, le kryol, a traduit de multiples contes de la brousse, accumulé des documents de toutes sortes sur le folklore africain. Il songe à consacrer ses dernières années à la philologie.

En 1962, il obtient sa mise en congé, retourne en France avec la pensée de s’y fixer, sans exclure la possibilité de voyages au Sénégal. Admis au Centre National de la Recherche Scientifique, il travaille beaucoup mais se fatigue. En août dernier, un séjour à Vittel rétablit sa tension artérielle. Aussi se croit-il en mesure de partir à nouveau pour l’Afrique le 28 octobre 1963, afin d’y poursuivre ses recherches philologiques. Il y travaille dans la maison qu’il possède en l’ile de Gorée, avec une activité fébrile : il voudrait rentrer en France pour noël. Il a retrouvé là-bas une famille noire, celle de M. Chambaz, où il a une filleule, Madeleine.

Le 11 et 12 décembre, travaillant avec son ami Chambaz, il a dû s’étendre à deux reprises. Déjà, il a décommandé un diner. Une crise cardiaque le saisit dans la nuit du 12 au 13 décembre ; au matin, on le trouve mort, la tête contre la porte de sa salle de bains, il n’avait pas encore 57 ans.

La sépulture fut célébrée en l’église du Sacré Cœur, à Dakar, devant une foule de personnalités ecclésiastiques, civiles et militaires, et en présence de délégations venues de Gambie, de Kédougou, de Casamance. Le cercueil a été placé au Dépositoire du cimetière de Bel-Air, d’où il reviendra dans quelques jour à St Martin.

Tous ceux qui l’ont connu sont demeurés sous le charme de sa gentillesse, de son sourire et de sa finesse d’esprit. C’était un ami fidèle, compréhensif, généreux, très attaché aux traditions de la France et de la Vendée et en même temps ouvert aux idées d’autrui, accueillant à leurs sentiments, prêts à soulager leurs peines.

 Il repose au cimetière de Saint Martin des Noyers. Une rue porte son nom.

(Extrait Le Lac – 16 è année – N° 2 Mars-Avril 1964 GMP).

Henri Rochereau (1908 - 1999)

Henri Raoul ROCHEREAU Ministre de l’Agriculture, né à Chantonnay le 25 mars 1908, décédé à Paris le 25 janvier 1999 ; il avait épousé à Fontenay-le-Comte en août 1934, Janine FAUCHER, née en 1912, décédée à Paris le 3 novembre 2002, fille de Jules FAUCHER et de Camille DUSSUT de CHABEUIL.

Docteur en droit, il fut clerc d’avoué puis exportateur à la Fédération des négociants en matériaux de construction. Après la guerre, chargé de mission au ministère de la Reconstruction, il se présente aux élections sénatoriales de décembre 1946 et s’inscrit dans le groupe des Républicains indépendants et siège à la commission des affaires économiques. Réélu en 1948, il siège aux commissions de la Marine, de la Famille, du suffrage universel et à celle des affaires économiques. Réélu sénateur de la Vendée en 1952 puis en 1958.

Il devint ensuite Ministre de l’Agriculture du gouvernement de Michel Debré de mai 1959 à août 1961. A partir de 1962 et jusqu’en 1970, il est commissaire européen aux Affaires sociales, à l’Agriculture et aux Transports. Puis il s’éloigne des responsabilités de premiers plans. En 1988, il apporte son soutien à Jean-marie Le Pen, président du Front national, à la candidature de la Présidence de la République.


Abbé Jean-Charles Thomas (1929 - 2023)

Jean-Charles Thomas est né le 16 décembre 1929 à Saint-Martin-des Noyers.

Formation : après avoir obtenu un diplôme en contrôle de gestion à l'Institut national de gestion prévisionnelle et de contrôle de gestion d'Angers, Jean-Charles Thomas est entré au Grand séminaire de Luçon, avant de poursuivre sa formation au Séminaire français de Rome, obtenant une licence de théologie à l'Université pontificale grégorienne. Par la suite il a complété sa formation par un diplôme de l'Institut supérieur de pastorale catéchétique de Paris. Il a été ordonné prêtre le 5 juillet 1953 pour le diocèse de Luçon.

Principaux ministères : Après des premiers ministères comme vicaire à Montaigu et aux Sables-d'Olonne, il a assumé des responsabilités au niveau du diocèse de Luçon comme directeur de l'enseignement religieux de 1957 à 1962, puis directeur de l'enseignement catholique de 1962 à 1969, puis archidiacre de La Roche-sur-Yon.

Nommé évêque auxiliaire d'Aire et Dax le 13 mars 1972, il a été consacré le 1er mai de la même année par Monseigneur Paty, évêque de Luçon (Vendée). Il a ensuite été nommé évêque d'Ajaccio le 4 février 1974, puis évêque coadjuteur de Versailles le 23 décembre 1986. Il est devenu évêque diocésain le 4 juin 1988 et s'est retiré de ses fonctions le 11 janvier 2001, pour raison d'âge.

Il est décédé le 14 octobre 2023 à Machecoul-Saint-Même (Loire-Atlantique).