Eglise et Paroisse de Saint Martin des Noyers : Différence entre versions

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1850 Le presbytère est en ruine. Reconstruction, y compris les murs de clôture
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1850 Le presbytère est en ruine. Reconstruction, y compris les murs de clôture.
Le presbytère jouxte l’église au fond d’une cour carrée fermée à droite par la chaufferie de l’église et l’église elle-même, à gauche par un garage et une salle de réunion. En raison de travaux importants à effectuer pour améliorer le confort de ces locaux, le Conseil Municipal décide en 198 ? de transférer le presbytère dans une maison neuve construite à l’emplacement de la maison Bregeon, Place de l’Eglise pour récupérer l’emplacement afin d’y implanter une nouvelle mairie.
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Le presbytère jouxte l’église au fond d’une cour carrée fermée à droite par la chaufferie de l’église et l’église elle-même, à gauche par un garage et une salle de réunion. En raison de travaux importants à effectuer pour améliorer le confort de ces locaux, le Conseil Municipal décide en 198 ? de transférer le presbytère dans une maison neuve construite à l’emplacement de la maison Bregeon, Place de l’Eglise pour récupérer le terrain afin d’y implanter une nouvelle mairie.
  
 
==La Paroisse==
 
==La Paroisse==

Version du 5 mars 2020 à 16:53

L'Eglise

L’église de Saint Martin des Noyers, bref aperçu historique.

La paroisse de Saint Martin des Noyers doit son origine au prieuré de Sainte Agathe fondé à la fin du XVIème siècle (vers 1580) par Pierre Turcot, seigneur de Roussière et baron de la Grève ; elle avait pour prieuré-curé en 1790, Pierre Couard, précédemment curé de Thorigny. Note : « La Grève » voir le château à 1 km, route de la Ferrière, Note : une succession de dates permet de découvrir la manière dont cet édifice a été construit. 1627 : l’abbé Jean Brunet était curé de la paroisse Saint Martin qui disposait, en ce temps-là, d’une simple chapelle située au centre du cimetière. Note : le cimetière occupait la place de l’actuelle église

1829 : vente par la commune du cimetière de la Grève, somme de 336 F employée à la réparation de l’église du bourg 1830-1832 : l’église est en ruines, reconstruction de la façade et du clocher (Abbé François Erieau) 1836 : le presbytère est en ruines, reconstruction y compris les murs de clôture (Abbé Hippolyte Lamontagne) 1860-1862 : Reconstruction de l’église et agrandissement (Abbé André Brunet) 1864 : à l’emplacement de l’église actuelle, une église est en chantier, avec une seule nef, une porte d’entrée par le fond, pas de transept et un toit en ardoise. 1869 : le conseil paroissial écrit : « Considérant que notre nouvelle église, telle qu’elle a été construite, il y a cinq ans, n’est point encore assez grande et qu’elle n’a ni voûte, ni carrelage, ni chœur convenable…. Considérant que les habitants de la paroisse souffrent beaucoup de cet état de choses, et comment ils ne souffriraient pas de passer l’hiver, surtout, quand, pour assister aux offices religieux, ils viennent de bien loin, la paroisse est si étendue, dans une église on ne peut plus froide et où existent de nombreux courants d’air, ce qu’il est impossible d’empêcher avec une couverture faite en ardoises. Considérant que d’après les devis, la somme nécessaire pour l’aménagement de l’église est de 29 829,30 F Considérant enfin que tous nos travaux précédents sont soldés. Pour tous ces motifs nous acceptons bien volontiers les travaux d’agrandissement de notre église » Note : pour élargir l’édifice, des piliers vont remplacer les murs de la nouvelle église qui va avoir deux allées latérales, lesquelles vont se poursuivre derrière le chœur soutenu par des colonnes. 1876 : expropriation par la commune de deux parcelles de terre en vue de la réalisation d’un nouveau cimetière 1879 : ouverture du nouveau cimetière et translation de l’ancien cimetière 1882 : le Conseil de Paroisse note : « Les recettes disponibles vont permettre de meubler l’église, à laquelle manque l’autel majeur, les stalles, la table de communion, le dallage du sanctuaire et de la partie neuve de l’église, on pourrait même dire de toute l’église, car l’ancien pavé est complètement détruit sur plus de la moitié de son étendue. Un emprunt va être fait pour l’achèvement total de l’église. Ce projet est à mûrir. » 1885 : « Mettre en état le devant de l’église et notamment faire des marches convenables devant les trois portes de l’église » 1886 : Construction des trois chapelles et d’une sacristie. Note : Les 3 chapelles, formant 3 absidioles, donnent à l’église un chœur qualifié de « rayonnant », ce qui est unique en Vendée, disent les spécialistes des archives du diocèse de Luçon. 1895 : Acquisition des vitraux représentant Saint Martin, évêque de Tours et patron de la paroisse, dans cinq phases de son histoire : Martin catéchumène brisant des idoles païennes, Martin soldat de l’armée romaine, à cheval, partageant son manteau avec un pauvre d’Amiens, Martin moine, bâtissant Ligugé près de Poitiers, Martin célébrant la messe, Martin mourant saintement, c’était le 11 novembre 397 1899 : « L’arceau qui se trouve sous le clocher et qui fait le pendant des fonds baptismaux serait une place naturellement indiquée pour recevoir un autel, et devenir, par exemple, une chapelle en faveur des défunts » Note : une statuette de Saint Martin est restée à l’emplacement de cette chapelle. La porte latérale qui ouvre du côté de la place actuelle a été ouverte à cette époque pour ranger les chaises dans une petite bâtisse attenante qui convenait peu dans le cimetière, aussi elle a été vite supprimée. 1901 : réfection à neuf de toute la sonnerie : beffroi neuf et quatre cloches neuves à la place de deux vieilles qui furent vendues. 1902 : Inauguration et bénédiction des cloches (Abbé Hypollite Sestre). « Marie des Anges » chante le « la dièse », « Bapthilde Léontine », le « sol dièse », « Sainte Agathe de la Grève » indique le « fa dièse », Quant au puissant bourdon « Martin, sa voix est le « do dièse grave » 1907 : le 10 février, le conseil municipal autorise l’acquisition et l’installation de l’horloge publique dans le clocher 1927 : pause de six fenêtres-grisailles qui longent la nef et de deux rosaces au fond de l’église Note : cette église ne porte pas sur les piliers de marques de sa consécration, le visiteur est en droit de se demander quand cette église fut terminée Des objets de culte précieux, répertoriés et originaires de Saint Martin sont en sécurité car ils font partie du patrimoine national. La statue de Sainte Agathe (martyre du 6ème siècle) rappelle le patronyme de la paroisse de la Grève Depuis, Installation du chauffage, réfection des vitraux en … , si je me souviens bien des panneaux avaient été réalisés, par qui ? En 1997, le beffroi a été remis à neuf avec descente des cloches. (là aussi je crois me souvenir de panneaux !) En 2016/2017, travaux de réfection de la pointe du clocher…

Le Presbytère

1850 Le presbytère est en ruine. Reconstruction, y compris les murs de clôture.

Le presbytère jouxte l’église au fond d’une cour carrée fermée à droite par la chaufferie de l’église et l’église elle-même, à gauche par un garage et une salle de réunion. En raison de travaux importants à effectuer pour améliorer le confort de ces locaux, le Conseil Municipal décide en 198 ? de transférer le presbytère dans une maison neuve construite à l’emplacement de la maison Bregeon, Place de l’Eglise pour récupérer le terrain afin d’y implanter une nouvelle mairie.

La Paroisse

La paroisse est la circonscription territoriale de base de l’organisation ecclésiastique dans laquelle un curé exerce ses fonctions. Le ressort territorial d’une paroisse est variable : il peut englober plusieurs villages et une ville peut renfermer plusieurs paroisses. Sous l’Ancien Régime, la paroisse est à la fois une unité religieuse et une circonscription administrative. Ses habitants sont sous la juridiction spirituelle du curé. Celui-ci peut être une personne physique ou une personne morale (curé-primitif) et il n’appartient pas obligatoirement au clergé séculier. Il arrive parfois que les cures dépendent d’un ordre monastique ou de l’ordre de Malte : on parlera alors de prieuré-cure. Tous les actes de la vie religieuse du catholique s’organisent autour de l’église et se déroulent dans le cadre de la paroisse (baptêmes, mariages, sépultures, etc.) L’église matérialise le centre spirituel et de décision de la paroisse. Pour éviter que certains villages ou hameaux soient trop éloignés de l’église paroissiale, des églises secondaires appelées succursales ou annexes sont construites. Le temporel de la paroisse (biens, revenus, etc.), différant de celui du curé, est géré par la fabrique, conseil constitué par des personnes élues par les paroissiens. Celui-ci s’occupe de l’administration de la paroisse et tient les comptes des recettes et des dépenses. Le curé n’assure pas seulement le gouvernement spirituel de la paroisse, il se soucie des difficultés matérielles de ses paroissiens à tel point qu’il apparaît parfois comme un « bon gérant de paroisses ».

Ces deux paroisses, dont la seconde disparut à la Révolution et se trouve aujourd'hui comprise dans la première, dépendaient anciennement de l'abbaye de Nieul-sur-l'Autize. Aussi le Pouillé de Luçon leur applique cette mention significative : Est regularium, indiquant par là qu'elles ne pourraient être confiées qu'à des religieux de ce monastère. C'est au XIe siècle (1068 ou 1069) qu'un seigneur de Vouvant, Airald Gassedener, suivant la Gallia Christiana, (Arnoul de Guessedenier, selon d'autres auteurs), fonda, sur les bords de l'Autize, à Nieul, un établissement monastique, desservi par des chanoines sous le vocable de Saint Vincent. En 1139, pendant le Concile de Latran, le pape Innocent II obligea tous les chanoines réguliers du monde catholique à se soumettre à la Règle de Saint Augustin ; de là, le titre que prirent dans la suite les moines de Nieul : "Chanoines réguliers de Saint-Augustin, de l'Ordre des Prémontés". Ils furent sécularisés et incorporés au chapitre de la Rochelle, par une bulle du pape Clément XI, datée de 1715 et enregistrée au Parlement de Paris le 24 mai 1721. Nous n'avons pas trouvé les noms des curés de Sainte-Agathe-de-la-Grève, dont l'église, le presbytère et les bénéfices furent vendus pendant la Révolution. Voici l'acte qui en fait foi :

CONTRAT DE VENTE SUR ESTIMATION PAR EXPERTS, DEPARTEMENT DE LA VENDEE Du 19 fructidor l'an IVe de la République française une et indivisible. Nous, Administrateurs du département de la Vendée, pour et au nom de la République française, et en vertu de la loi du 28 ventôse dernier, en présence et du consentement du Commissaire du Directoire exécutif, avons par ces présentes vendu et délaissé dès maintenant et pour toujours : Au citoyen Joseph Butteau, marchand, demeurant à Luçon, à ce présent et acceptant pour lui, les siens, héritiers ou ayant cause : Les domaines nationaux dont la désignation suit : Les bâtiments de la ci-devant cure de la Grève, la ci-devant église du même lieu, incendiés, en masures et dans un tas de décombres, à l'exception de la cuisine, d'une chambre par-dessus, une boulangerie, un four, un petit hangar, une écurie et deux toits, mais dégradés, en mauvais état et menaçant ruine, une cour et un jardin, contenant le tout une boisselée et demie ; Une pièce de pré, appelée le Pré de la Chicane, contenant une boisselée ; Le champ de la Vigne des Terriers, contenant quatre boisselées ; le champ appelé le Fontenil, de deux boisselées ; un affiage d'une boisselée et demie et le champ de la Robertière, de deux boisselées, le tout commune de Saint-Martin-des-Noyers ; Les dits biens nationaux dépendant de la ci-devant cure de la Grève, dont la vente est ordonnée par les lois des 2 novembre et 28 ventôse derniers. Cette vente est faite moyennant la somme de huit cents francs. Signé : BUTTEAU, etc. Nous avons été plus heureux en ce qui concerne Saint-Martin-des-Noyers. Voici les noms des prieurs-curés qui desservirent cette paroisse depuis 1613 (source L. TEILLET, Curé d'Antigny jusqu’à 1838) :


Les Curés

Le Diocèse

Le diocèse, ou évêché, est une circonscription religieuse, d’étendue variable, dans laquelle s’exerce l’autorité de l’évêque. Il est lui-même divisé en archidiaconés, archiprêtrés et doyennés. L’évêché porte le nom du lieu où réside l'évêque et où se trouve la cathédrale. L’évêque remplit essentiellement une mission spirituelle dans son diocèse et est parfois secondé par des ecclésiastiques de son choix, appelés vicaires généraux. Le nombre de diocèses et leur ressort territorial n’ont pas cessé de fluctuer au cours du temps. Le territoire vendéen a appartenu à plusieurs évêchés. Jusqu’au début du XIVe siècle, la Vendée fait partie de l’immense diocèse de Poitiers, vraisemblablement créé au IIIe ou au IVe siècle. Il est divisé en plusieurs archidiaconés : le territoire bas-poitevin appartient à ceux de Thouars et de Briou.

La Fabrique

Le terme désigne à la fois le temporel d'une paroisse, c'est à dire ses biens et ses revenus, et l’organisme chargé de le gérer. Celui-ci est constitué d’une ou de plusieurs personnes, généralement élues par les paroissiens, appelées fabricien ou marguillier. Les biens de la fabrique constitués en revenus ordinaires (maisons, terres affermées, cens, rentes, etc.) et en casuels (quêtes et offrandes, location des bancs, etc.) sont affectés à l’entretien de l’église et à la célébration du culte. Les comptes de fabrique sont surveillés au cours des visites épiscopales. Le gouvernement royal s’en préoccupe également et multiplie les règlements à la fin du XVIIIe siècle. Cet organisme est devenu au fil du temps le conseil paroissial.

Les Missions

Une mission est un des moyens utilisés par les autorités religieuses catholiques pour propager leur religion. Un groupe de prêtres se voit confier un ensemble de paroisses à évangéliser. Le but d’une mission est de « réveiller » la foi des fidèles, d’encourager le clergé local et de les inciter à passer d’un christianisme de façade à un christianisme vécu quotidiennement. Les ordres religieux se font les principaux organisateurs des missions dans le royaume de France et fournissent la plupart des missionnaires.  Durant les années 1710, Louis-Marie Grignion de Montfort, pour qui le Salut passe par la Vierge Marie, procède à une série de missions dans les diocèses de Nantes, La Rochelle, Angers et Luçon. À sa mort en 1716, ses successeurs, constitués en communauté du Saint-Esprit basée à Saint-Laurent-sur-Sèvre, perpétuent son œuvre sous la direction du père René Mulot. Les mulotins (ou montfortains) organisent de nombreuses missions dans les quatre diocèses. Pierre-François Hacquet est de ceux-là.

Les Calvaires

Rue de l’Ouillette, Rue des Ormeaux, Route de la Boivinière, Route de la Guicharderie, statue de N-D de la Confiance Rue de la Frairie, statue Rue Ste Agathe, Rue de l’Ouillette

La Chapelle de la Braconnerie

Au cours de l’année 1974, une chapelle privée est aménagée dans une grange, au lieudit la Braconnerie, à l’initiative de l’association Saint Pie V attachée à la célébration traditionnelle de la messe et des offices en latin.

Les Guerres de Vendée

Le village de la Brenauderie dépend de Saint-Martin-des-Noyers. Il est situé à l'ouest du bourg, dans la direction de la forêt des Essarts. C'est là qu'habitait, à l'époque de l'insurrection, PIERRE PUAUD, père de la vieille Vendéenne qui documenta le curé Hillairet ... La famille Puaud était nombreuse : trois générations habitaient sous le même toit. Pierre Puaud était âgé de seize ans ; Jean, son père, en avait quarante-cinq ; le grand-père, Jean-Baptiste, était presque octogénaire. A la Brenauderie, la tranquillité n'avait point été troublée pendant la première période de la guerre, grâce à la protection de l'armée du Centre qui, dès le début, avait tenu en échec les troupes républicaines venues du côté de Luçon et de Fontenay. Après la dislocation de l'armée protectrice, dislocation qui coïncida avec le passage de la Loire, cette partie du pays, comme d'ailleurs le Bocage tout entier, se trouva sans défense ; mais toutes les forces dont pouvait disposer la République ayant marché à la poursuite de la Grande Armée, le calme continua à régner jusqu'à ce que celle-ci eût été définitivement écrasée à Savenay, le 24 décembre. Au mois de janvier 1794, les colonnes infernales envahirent la contrée et ce fut alors seulement que commença pour les malheureux habitants, jusque-là épargnés, la période des incendies et des massacres. Le village de la Brenauderie devait être éprouvé entre tous. Ce matin, il est tout à coup envahi par une colonne qui met le feu aux maisons, s'empare des gens qui n'avaient pas eu le temps de se sauver, puis, froidement, s'acharne à torturer le gibier : telle était la cynique expression dont se servaient les massacreurs pour désigner leurs victimes. Les bourreaux commencent par le grand-père Puaud. Ici je copie textuellement le manuscrit rédigé par le curé Hillairet, sous la dictée d'Hortense Puaud, et gracieusement mis à ma disposition par son détenteur, M. le comte de Chabot : "Au plus fort de la guerre, le village est envahi un jour par les Bleus, qui se livrent à leurs atrocités ordinaires. Ils saisissent le vieillard, lui passent une corde au cou et l'entraînent au bord d'une fosse. Pendant plus d'une heure ils lui font faire le tour de la fosse en le frappant et l'injuriant. Ils le menacent de l'y jeter s'il ne veut pas crier : Vive la République ! Mais à chaque sommation, il répond hardiment : Crève la République ! Sans cesse il faisait son signe de croix, croyant à chaque instant qu'on allait l'achever. A la fin les Bleus l'étranglent et le noient dans la fosse." Après le vieillard, ce fut le tour de son fils JEAN, père de Pierre et grand-père d'Hortense Puaud. Le manuscrit poursuit ainsi : "JEAN PUAUD, âgé de quarante-cinq ans, saisi par les soldats en même temps, fut invité à crier lui aussi : Vive la République ! A chaque fois qu'on lui disait : Allons ! crie donc Vive la République ! il répondait : "Y ne hucherai jamais votre République, je suis un bon chrétien !" On le menace de le sabrer : "Je le veux bien, dit-il, mais laissez-moi dire un acte de contrition et faire un signe de croix". Son corps fut haché par morceaux et jeté dans la fosse avec le cadavre de son père." A peine Jean Puaud avait-il rendu le dernier soupir, que les massacreurs passèrent à d'autres victimes plus jeunes : "La fille de Jean Puaud, MARIE-RENÉE, fut sabrée en même temps. La pauvre fille s'efforçait d'amortir les coups en se couvrant la tête avec son tablier : à chaque nouvelle blessure, elle faisait un signe de croix. Son frère, François, et ses deux cousins germains, JACQUES et PIERRE PUAUD, subirent le même sort." Cela faisait six victimes d'un seul coup ! Le futur grand-père d'Hortense, Pierre Puaud, petit-fils, fils, frère et cousin germain de ces martyrs, ne se trouvait point dans le village lorsque les Bleus y firent irruption ; il arriva pendant qu'on massacrait ses parents. "A cette vue (ici encore je copie textuellement le manuscrit dicté par Hortense), il voulut fuir. Les Bleus, l'apercevant, se mettent à sa poursuite. Arrivé en face d'un haut buisson d'épines, il va être pris, les ennemis le touchent presque. Alors le pauvre garçon fait un grand signe de croix et invoque tout haut son Bon Ange : "Mon bon ange gardien, dit-il, soyez mon aide et mon soutien !" Puis il s'élance au-dessus de ce buisson très épais et très élevé. Il était temps : un des soldats lui tire un coup de fusil, un autre lui envoie un coup de baïonnette ; la balle manque heureusement son but, mais la baïonnette lui perce le talon. Le fugitif franchit le buisson ; les Bleus cessent la poursuite. Pierre rejoignit l'armée de Charette, près des Essarts. Il fit ensuite avec le héros, avec La Roberie et avec Joly, toutes leurs campagnes. Partout, racontait-il, quand nous passions devant les églises brûlées et les calvaires abattus, Charette nous faisait arrêter et nous disait de saluer avec nos sabres". PIERRE PUAUD vécut jusqu'à l'âge de quatre-vingts ans : on voit qu'il eut tout le temps de raconter à sa fille l'horrible drame dont il avait été témoin. Il était pauvre et, comme tant d'autres, hélas ! n'eut aucune part aux faveurs dont l'ingrate Restauration se montra si étrangement prodigue à l'égard de certains régicides ! Pour tout secours, lisons-nous dans la relation dictée à l'abbé Hillairet, "il reçut une somme de cent francs qui lui fut donnée un jour par M. le comte de Chabot du Parc, qui lui dit : "Quand tu auras besoin, mon brave Pierre, reviens." Pierre ne revint pas solliciter son bienfaiteur, car, dit sa fille, il n'aimait pas à se plaindre." Jusqu'à sa mort il se ressentit de la blessure reçue le jour du massacre de la Brenauderie : "Chaque année, racontait Hortense au curé Hillairet, notre père nous faisait rogner la petite corne qui lui poussait au talon." Notons en terminant, toujours d'après le manuscrit en possession du comte de Chabot, que le martyrologe de la Bernauderie ne se borne point aux six victimes dont j'ai ci-dessus rapporté le martyre : "Dans le village de la Brenauderie, où dix-huit membres de la famille Puaud avaient été massacrés, un maçon, nommé JEAN BONNIN, fut martyrisé par les Bleus qui lui coupèrent le nez et les oreilles : surpris par La Roberie, ils s'enfuirent laissant en cet état le malheureux Vendéen." La Vendée Historique - N2 - Février 1909 Posté par Shenandoah Davis à 11:40 - Commentaires [0] - Permalien [#]  http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2017/04/06/35114570.html Tags : Saint-Martin-des-Noyers - Brenauderie - 1794 

Recherches et écriture

groupe "Mémoire et Patrimoine" de Saint-Martin-des-Noyers en cours de développement