Culture du champignon : Différence entre versions

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 Née dans des caves abandonnées, fertilisée par le fumier de cheval, la culture du champignon de couche est traditionnellement présentée comme une réussite saumuroise du XXe siècle. Encore balbutiante en 1914 avec 14 petites entreprises, cette activité s'est diversifiée ( culture du mycelium, production de compost, culture en meules, en caisses et en sacs, conserverie, lyophilisation, surgélation, plats préparés ) et comprend 70 entreprises dans le Grand Saumurois en 1970.

Essor et Déclin

 Deux grands groupes dominent le secteur. Le groupe Royal Champignon, constitué à partir de la conserverie créée en 1941 par Georges Guilbaud, est devenu une puissante holding. D'une croissance encore plus vigoureuse, la société de Maurice Blanchaud, fondée en 1948 à partir de la petite conserverie de Chacé, devient la première productrice européenne de champignons ; en 1975, elle réunit 1 825 salariés, dont 1 257 dans la région de Saumur. Le groupe est constitué par la réunion de 9 unités de production dans la Société anonyme Blanchaud, de sociétés en liaison financière, d'une société d'intérêt collectif agricole pratiquant la lyophilisation, de 13 sociétés civiles agricoles se consacrant à la culture et d'un laboratoire de recherche et développement ; ce montage complexe s'accompagne d'une « gestion financière hasardeuse et non maîtrisée », selon le rapport du préfet de Maine-et-Loire du 10 septembre 1975 ( A.D.M.L., 1018 W 85 ). Grande exportatrice, en particulier sur le marché allemand, la maison Blanchaud y subit la redoutable concurrence des champignons produits à Taïwan, en Corée du Sud et en Chine (déjà). Des clauses de sauvegarde décidées par Bruxelles en 1974 arrivent trop tard ; la société est mise en liquidation judiciaire. Un chargé de mission au cabinet de Jacques Chirac, premier ministre, Jean-Louis Debré, qui vise le siège de député, vient faire des promesses illusoires en ce qui concerne les conserves de légumes (Courrier de l'Ouest, 1er décembre 1975). Repris en partie par Miko-Ortiz et devenu la Société nouvelle Blanchaud, le groupe semble redémarrer en 1977 en relançant la filière des surgelés et des aliments infantiles Guigoz. En fait, il est bientôt repris par Royal Champignon, alors qu'il est tombé bien bas (900 salariés en 1981). A l'inverse, le groupe de Jacques Guilbaud se porte bien à cette époque et devient le leader mondial du champignon en conserve (Demain... l'Ouest, n° 23-24, spécial Saumur, 1982).  Depuis cette époque, la concurrence est toujours plus rude et le secteur des champignons annonce en permanence des licenciements, des restructurations et des fermetures, surtout depuis 2008. Aux dernières nouvelles, après des rebondissements financiers, l'héritière de Guilbaud, la société France Champignon reste leader dans son domaine et le Saumurois premier centre français de production champignonnière. Depuis 2010, son actionnaire majoritaire est Bonduelle, qui restructure sans cesse ses activités autour de Saumur, Doué, Longué et Montreuil. D'après Ouest France Entreprises de décembre 2014, France Champignon compte 686 salariés, alors qu'il en employait 3 000 dans les années 80.