Alexandre Gauducheau (1874 - 1946) : Différence entre versions
(Page créée avec « Une rue de St Martin porte son nom "Rue du Docteur Gauducheau", mais qui était-il ? Médecin Major de 1re classe, Officier de la Légion d’Honneur né le 18 juin 1874... ») |
(Aucune différence)
|
Version du 8 mai 2020 à 17:18
Une rue de St Martin porte son nom "Rue du Docteur Gauducheau", mais qui était-il ?
Médecin Major de 1re classe, Officier de la Légion d’Honneur né le 18 juin 1874 à St Martin des Noyers, au lieudit la Boivinière, il est le fils de Augustin Gauducheau, décédé avant 1894, et de Alexandrine Bricou, à la Ferrière en 1892. Ses parents habitent la Boivinière en 1886, son père est expert, lui n’est plus recensé (études ?). Pas de Gauducheau à la Boivinière en 1891. Il semble que ce soit le seul enfant.
Il est connu pour ses travaux portant sur trois catégories distinctes : études de microbiologie, de prophylaxie et de technique alimentaire.
Elève médecin, il réside à la Ferrière en 1892. Engagé volontaire pour trois ans le 25 octobre 1893 à Bordeaux (Gironde), dans l‘infanterie de marine, il est admis comme élève de santé de la marine. Arrivé au corps à l’école le 20 octobre 1893, immatriculé sous le numéro 239. Lieutenant-Colonel en retraite, il décédé à St Martin des Noyers le 1er juin 1946.
A suivre, plus de détails sur sa vie.
Classe 1894, bureau de recrutement : la Roche sur Yon, numéro matricule 134, volume 1, page 192. Lauréat de la faculté de Bordeaux en 1896 (Prix de la société des amis de l’Université de Bordeaux. Nommé médecin auxiliaire de 2ème classe de la marine le 19 novembre 1896. Sorti de l’école le 22 du dit mois. Nommé médecin stagiaire de 2ème classe du corps de santé des colonies le 17 décembre 1896. Nommé médecin de 2ème classe des colonies le 11 juin 1898. Médecin aide major de 1ère classe le 17 juin 1898. Nommé médecin major de 2ème classe le 9 avril 1903. Campagnes : A Madagascar, en guerre du 25 février 1897 au 18 mars . Au Tonkin en guerre du 13 avril 1899 au 13 février 1903. Au Tonkin en guerre du 22 novembre 1903 au…. Décorations : A reçu la médaille coloniale avec agrafe Madagascar en 1897. Décoré Chevalier de l’ordre d’Angouan. Actions d’éclats et citations à l’ordre de l’Armée : Félicitations à l’ordre du Corps de Madagascar en 1897. Lettres et témoignages de satisfaction du ministre : A reçu un témoignage de satisfaction du Ministre de la Marine le 11 décembre 1896.
Extrait paru dans la revue de la Société « La Terre et la Vie » NECROLOGIE A. GAUDUCHEAU (1874-1946) : Une des figures les plus pittoresques de notre Société d'Acclimatation a disparu récemment. Nos collègues connaissaient tous ce savant austère mais délicieux qui leur a présenté, pendant un quart de siècle, une série d'inventions culinaires ou plutôt de techniques alimentaires, telles que les fameuses intrasauces, qui a écrit pour notre Bulletin tant d'articles remarquables sur l'hygiène alimentaire, les Amibes ou la pathologie tropicale et qui s'était, en outre, révélé un conférencier prestigieux, accompagnant ses explications de projections et de films inédits de grande valeur documentaire. Alexandre GAUDUCHEAU était né le 18 juin 1874, à Saint-Martin-des-Noyers, en Vendée, le pays de ses ancêtres. Il y est décédé subitement le l°' juin 1946. Je connais peu de carrières mieux remplies que la sienne et on peut affirmer que peu d'hommes ont fourni un travail d'une qualité aussi élevée au cours de son existence.
Docteur en médecine en novembre 1896, nommé médecin de la Marine puis des Colonies, il prit part, en 1897-1899, à la campagne de Madagascar. Il y fut cité à l'ordre du jour du corps d'occupation par le général Galliéni. En 1899-1914, il fit partie des diverses campagnes en Indochine et en Chine, servit dans les corps de troupes et les ambulances à Hanoï, Tourane, That-Ké et Lao'Kay, fonda l'Institut vaccinal du Tonkin, et fut professeur aux Ecoles de Médecine d'Hanoï et de Canton. La guerre mondiale de 1914-1918 le surprit au Tonkin, où il reçut de nombreuses félicitations officielles pour les services qu'il rendit pendant les hostilités à l'institut Vaccinogène et au laboratoire de biologie de Hanoï, notamment pour la façon magistrale dont il organisa l'inoculation du vaccin anticholérique aux recrues annamites.
Il devint ensuite médecin-chef des brancardiers divisionnaires, puis médecin divisionnaire et médecin chef d'ambulance dans la zone des Armées de la Métropole, et fit preuve, au Chemin des Dames, d'un courage extraordinaire qui lui valut une citation à l'ordre de la 153• division d'infanterie. Officier de la Légion d'honneur, titulaire de la croix de guerre, le Dr GAUDUCHEAU consacra ultérieurement son activité à la poursuite de travaux entamés au cours de sa carrière militaire, ainsi qu'à des recherches nouvelles sur tous les sujets qui le passionnaient et qui devaient contribuer à l'amélioration du sort de l'homme.
La liste des travaux du Dr GAUDUCHEAU comprendrait de nombreuses pages ; nous devons donc renoncer à sa publication dans le présent Bulletin. On peut les grouper en trois catégories distinctes : études de microbiologie, de prophylaxie et de technique alimentaire. Les travaux de microbiologie sont relatifs aux amibes et aux amibiases, à la variole, à la vaccine et à la bactériologie des pays chauds. Le Dr GAUDUCHEAU démontra, entre autres, que le béribéri n'est pas une simple avitaminose, mais que des troubles toxi-infectieux ayant leur origine dans l'intestin, s'ajoutent au déficit vitaminique ; il mit dès lors au point une méthode qui s'avéra des plus efficaces et qui rendit les plus grands services en Indochine et en Chine. Les travaux du Dr GAUDUCHEAU sur la prophylaxie concernant principalement la prophylaxie antivénérienne. Les améliorations qu'il a préconisées à la méthode prophylactique de METCHNIKOFF et Roux ont été adoptées avec beaucoup de succès par les Services publics d'hygiène. Toutefois, comme nous l'avons signalé plus haut, ce sont les travaux sur l'alimentation qui ont valu au Dr GAUDUCHEAU sa plus grande notoriété dans notre Société. Les études qu'il a publiées dans ce domaine sont d'un volume considérable et souvent révolutionnaires.
La plus remarquable innovation due à notre regretté collègue a été celle des intrasauces, mise au point après de très nombreuses années d'études. L'idée d'introduire des matières odorantes directement dans les chairs de l'animal, en injectant des intrasauces (condiments : aromates dissous dans des graisses) dans le système circulatoire, après saignée, lui vint un jour après l'incident suivant : li se trouvait alors chez la marquise de Noailles, et il avait essayé en vain d'améliorer notablement la qualité des chairs de la volaille appartenant à son hôtesse, à l'aide de nourritures variées et sélectionnées; devant l'insuffisance des résultats obtenus, il décida d'essayer la méthode qui faisait l'objet de ses études depuis quelque temps, celle d’intrasauces. Le succès récompensa son initiative et il décida dès lors de mettre sa méthode au point et de la rendre pratique pour une utilisation aussi générale que possible.
Nos collègues se souviennent des réalisations acquises, et la Société d'Acclimatation les a fait connaître au public à l'occasion de ses déjeuners amicaux annuels. Alexandre GAUDUCHEAU ne s'est pas borné à des innovations de ce genre. Il a prévu et prédit à peu près toutes les catastrophes alimentaires qui devaient s'abattre sur l'humanité, pendant et à la suite de la guerre qui vient de se terminer. Il a même prédit le sort réservé à l'Homme si celui-ci ne sait pas maîtriser ses inventions et s'il est incapable de conserver son équilibre fonctionnel dans les conditions si profondément modifiées où il se trouve précipité par sa technique.
C'est cette synthèse philosophique de ses travaux que le Dr GAUDUCHEAU a publiée en 1940 sous le titre suggestif « Le Sort de Prométhée ». Véritable testament scientifique qu'aucun de ses collègues ne doit manquer de lire et de méditer. Certes, le destin de l'homme était la préoccupation dominante d'Alexandre GAUDUCHEAU. Et c'est pourquoi il n'a jamais cessé de travailler. La veille de sa mort, il étudiait et il rédigeait encore, s'accrochant désespérément à l'espoir, non pas de faire figure de prophète, mais de contribuer au sauvetage de Prométhée. Lucien Pour